Calédoniens ailleurs : Sébastien Pidra, l’âme d’un champion

Séba est un artiste prometteur de Nouvelle-Calédonie
De nombreux jeunes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, formation, recherche d’emploi, histoire d'amour, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l'aventure ailleurs ? Cette semaine, Sébastien Pidra, comédien, producteur.
Séba, de son nom d’artiste, est un battant qui fait de chacune de ses expériences, une leçon de vie. Comédien, réalisateur, producteur, auteur, le jeune homme a un parcours atypique.

Dès son plus jeune âge, le Calédonien, originaire de Lifou, est promis à un brillant avenir dans le tennis. Adolescent, Sébastien se hisse en tête des classements dans le Pacifique comme en France et évolue à 13 ans en deuxième série. Premier Calédonien à avoir intégré le Pôle Espoir France de tennis, il part se former au CREPS de Poitiers. A 17 ans, le monde du tennis lui tourne le dos et Séba se lance dans une carrière en solo.  Evoluant de club en club, il passe par l’Angleterre ou encore l’Espagne. Repérer par Bob Brett pour s’entraîner aux Etats-Unis, le projet est avorté fautes de subventions accordées. A l’époque, le sportif connait une première immersion dans le monde du cinéma en assistant au tournage du film Yamakasi en 2001. Il y fait la connaissance de Charles Perrière qui l’aiguillera dans la suite de sa carrière.

Sébastien rentre au pays chercher un nouveau souffle. Pendant un an, à Lifou, le jeune homme retrouve ses racines et prend le temps de se reconnecter avec son père, l’artiste Jean-Pierre Swan. De leurs retrouvailles, de nombreuses collaborations artistiques suivront. L’énergie puisée dans ce retour lui donne la force de repartir en Europe. Là, il doit abandonner ses rêves de carrière dans le tennis. Mais Sébastien se ressaisit en débutant une nouvelle scolarité. Il obtient le Diplôme d’accès aux Etudes Universitaires à la Sorbonne Nouvelle avec mention. Reboosté, il s’inscrit en 2008 à l’école Acting International de Paris pour suivre une formation de comédien sur les conseils de Charles Perrière.  "Intégrer l’industrie du cinéma fut pour moi un défi, un challenge à relever comme dans mon passé de sportif de haut niveau." 

Séba collabore régulièrement avec Charles Perrière, ex-Yamakasi et fondateur de Gravity Art.

L’année suivante, Séba sort major de promo. Il se révèle tellement doué que l’école lui propose de faire le reste de sa scolarité en six mois ! Le comédien en herbe intègre dans le même temps une agence d’artistes et les premiers castings arrivent rapidement. Mais des drames familiaux bouleversent ses projets. L’artiste se réfugie alors dans l’écriture, une thérapie pour lui.  De cette période, le jeune homme écrit et met sur pied deux projets. En 2010, il propose le Kalédony Nouvelle au Centre Culturel Tjibaou en partenariat avec les Yamakasi et rend hommage à son père avec Uyen/ Rappel joué au conservatoire de musique de Nouméa.

Grâce à l’engouement suscité par sa première création artistique, Sébastien est invité à témoigner dans des collèges et lycées du Territoire. Devant des centaines d’élèves, il partage avec émotion son expérience et incite chacun d’entre eux à ne pas quitter l’école. Nourri par ses échanges, le comédien continue son travail d’écriture. En 2012, il rentre à Paris  avec un scénario audacieux : un thriller dramatique tourné en Nouvelle-Calédonie. Sébastien développe son projet tout en multipliant les expériences. Il joue dans Black Girls in Paris (2013) et 419 (2014). L’acteur intègre également l’équipe de l’Urban Film Festival en 2014 et se charge de le proposer depuis en Nouvelle-Calédonie.

"Avancer quoi qu’il arrive, aller de l’avant." De cette phrase, Sébastien Pidra en a fait son mantra. A l’image de son parcours, le comédien promet d’aller toujours plus loin, toujours plus haut.
 
Séba revisite la musique de son père en réalisant le clip "La fille de mon quartier" mais cette fois-ci à Paris ! 
Serbe a écrit, produit et réalisé ce clip "La fille de mon quartier à Paris", un hommage à la chanson de son père datée de 1975.