À l'heure de la COP26 : quelles conséquences du réchauffement climatique en Nouvelle-Calédonie ?

La montée des eaux continue de faire des dégâts à Ouvéa, sur la plus petite des trois îles Loyauté. Elle est particulièrement visible en bord de plage.
Alors que la COP26 se tient à Glasgow en Écosse, les grands absents sont les pays du Pacifique. La crise sanitaire a empêché le déplacement de nombreux représentants. Un problème, car ces pays sont en première ligne face à la montée des océans provoquée par le réchauffement planétaire.

Impact majeur du changement climatique : l’élévation du niveau de la mer. Un mètre d’ici à 2100, selon le groupement intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Un phénomène qui touche déjà des territoires comme les Tuvalu ou les Fidji. Mais le danger se rapproche aussi de la Nouvelle-Calédonie. 

"Sur des îles basses comme à Ouvéa, il n’y a pas de rivière. Donc l’eau douce est pompée dans la nappe phréatique située sous l’île. Cette lentille d’eau douce va s’atténuer et se saliniser, avec la montée de la mer", précise Anne-Claire Goarant, chargée de projet changement climatique et durabilité environnementale à la Communauté du Pacifique. 

Et cette salinisation des réserves d’eau douce aura un effet direct sur les hommes. "Cette eau douce, qui est utilisée pour la consommation humaine et agricole, va être de moins en moins disponible. Jusqu’à rendre les terres des îles basses impropres à l’agriculture", poursuit la spécialiste.

Énergies renouvelables

Même si la Nouvelle-Calédonie ne résoudra pas à elle seule le problème des émissions de CO2 dans le monde, les côtes peuvent être protégées. "La destruction des récifs coralliens ou des mangroves participe très largement à une dégradation du trait de côte et à une vulnérabilité de toutes les populations, habitats, bâtiments, qui vivent tout près du trait de côte", ajoute Anne-Claire Goarant.

Le territoire est tout de même engagé dans un verdissement de ses énergies afin de limiter ses émissions de gaz à effet de serre. D’ici à 2030, l'objectif est d'atteindre 100% des foyers calédoniens fonctionnant avec des énergies renouvelables. 

La pêche thonière à l’heure du dérèglement climatique

À l'heure du réchauffement climatique, la pêche thonière n'est pas encore totalement régie dans la zone. La haute-mer n’est pas encadrée par le droit international, à l’inverse des zones économique exclusives. L’ONU travaille sur un texte pour créer une législation, mais pour le moment la situation est totalement déséquilibrée entre petites puissances et grandes puissances du pacifique. Et le dérèglement climatique n’arrange rien.

"Le souci du changement climatique par rapport aux pêcheries thonières, c'est qu'il va provoquer un déplacement des populations de thon vers l’Est du Pacifique. La ressource disponible pour les pays du Pacifique va diminuer. Mais dans certains pays de la zone, 70 à 80% du budget de l’État est lié à ces activités de pêche. C’est très compliqué", ajoute Anne-Claire Goarant. 

Anne-Claire Goarant, chargée de projet changement climatique et durabilité environnementale à la CPS

 

Retrouvez l'invité de la matinale, Cameron Diver, directeur général adjoint de la Communauté du Pacifique : 

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