Alors que le changement climatique tend à réduire notre ressource en eau, certaines entreprises cherchent des solutions. L’une d’elle consiste à dessaler de l’eau de mer pour la rendre potable. L’unité de dessalement avec laquelle voyage l’équipage dans le Pacifique, permet de traiter 1 500 litres d'eau par jour, grâce à l’énergie produite par neuf panneaux solaires.
"Nous utilisons la technologie de l'osmose inverse, c'est la plus utilisée pour le dessalement" explique Martin Bourillet, le chef de projet Kori Odissey.
Cela consiste à pousser l’eau de mer à forte pression à travers des membranes semi-perméables qui vont retenir le sel. Cette haute pression nécessite beaucoup d’énergie, c’est pour ça qu’on a développé un technologie photovoltaïque pour faire fonctionner l'unité. Au bout de dix secondes, on a de l’eau potable pour au moins 400 personnes.
Martin Bourillet, chef de projet de Kori Odyssey
Une unité à Poum
Mais attention, l'unité à bord du catamaran fait office d'unité témoin uniquement. "Elle ne permet pas de produire de l’eau douce sur le long terme, précise Martin Bourillet. Les unités plus importantes, avec des champs solaires, sont envoyées depuis la Métropole. On les construit ensuite sur place avec nos partenaires locaux." C'est le cas par exemple de l'unité de Poum, dans le Nord, construite par l'entreprise en 2021 avec un appui local.
Car la venue de l’entreprise en Calédonie doit notamment permettre de sensibiliser et de trouver des partenaires avec lesquels travailler. "On va rencontrer les acteurs publics et privés pour comprendre les besoins en eau. En Nouvelle-Calédonie, certaines régions manquent d’eau et avec l’arrivée d’El Nino, la situation risque d'empirer. C'est le cas notamment dans le Nord et dans les Îles. Alors on a des projets en développement avec des collectivités, des hôtels ou des industriels."
Aux quatre coins du Pacifique
Parti mi-janvier de Polynésie française, l’équipage a déjà visité l’archipel des Tuamotu, les îles Cook, Tonga et dernièrement le Vanuatu. "On a un projet en cours au Vanuatu, raconte Baptise Pouder, navigateur et responsable logistique. Il s'agit d'équiper quatre petits îlots où vivent environ 500 personnes. Quand ils n’ont plus d’eau, ils sont obligés de se rendre sur l’île principale de Malekula." Une unité sera prochainement installée dans une école pour permettre aux enfants d'avoir accès facilement à l'eau potable.
Le catamaran doit se rendre à l’Île de Pins dans les prochains jours et début septembre l'équipage met le cap sur Wallis-et-Futuna avant de repartir en Polynésie.