La fin de l'Accord de Nouméa et après ? C’est le thème choisi par le Parti Travailliste pour son séminaire organisé ce samedi, à Nouméa. Entre rappel historique et condamnation de la politique des indépendantistes au pouvoir, les participants ont pu assister à des prises de paroles plutôt vives.
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Un séminaire pour tout se dire à propos de « l’indépendance kanak socialiste » et, fait intéressant, ouvert à d’autres organisations que le seul Parti Travailliste, mais pas n’importe lesquelles. Dans la salle de la Vallée-du-Tir, étaient présents surtout des mouvements ou des responsables qui ne font pas partie du FLNKS.
Ce rendez-vous, présenté comme un espace de « partage et de réflexion » est revenu sur fondamentaux de la lutte indépendantiste, présentée par ceux qui l’ont menée, à l’Accord de Nouméa et les raisons de son échec… Ou du moins celui des indépendantistes au pouvoir.
Pour le président du Parti travailliste, ces trente ans d’accords politiques sont faits davantage de renonciations que de progrès. « Le corps électoral était gelé en 1988, donc pour moi, l’accord de Nouméa. c’est la boîte de Pandore qui a été ouverte », estime Louis Kotra Uregeï pour qui la citoyenneté s’assimilerait à un gruyère qui aurait ouvert les portes à l’immigration massive plutôt qu’à garantir l’emploi local. Certes, la provincialisation a permis le rééquilibrage politique mais quid du rééquilibrage économique et social, s'interroge le leader du PT.
Des points de convergence entre certains mouvements et le Parti Travailliste, qui a déjà « programmé des rencontres » et qui ne s’interdit pas de privilégier à l’avenir un « portage partagé par un certain nombre d’organisations ».
La réaction de Luther Voudjo au micro de Jeannette Peteisi
Ces possibilités de sortie seront liées aux prochains référendums. Or, selon Mathias Chauchat, professeur de droit, cela pourrait aller de l’indépendance à la partition, en passant par un troisième accord.
Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar
Ce rendez-vous, présenté comme un espace de « partage et de réflexion » est revenu sur fondamentaux de la lutte indépendantiste, présentée par ceux qui l’ont menée, à l’Accord de Nouméa et les raisons de son échec… Ou du moins celui des indépendantistes au pouvoir.
L'ADN : une boîte de Pandore ?
Une fois de plus, le constat est sans concession dans la bouche de Louis Kotra Uregei. « On s’interdit de dénoncer parce que chez certains, c’est remettre en cause la signatures des accords. »Pour le président du Parti travailliste, ces trente ans d’accords politiques sont faits davantage de renonciations que de progrès. « Le corps électoral était gelé en 1988, donc pour moi, l’accord de Nouméa. c’est la boîte de Pandore qui a été ouverte », estime Louis Kotra Uregeï pour qui la citoyenneté s’assimilerait à un gruyère qui aurait ouvert les portes à l’immigration massive plutôt qu’à garantir l’emploi local. Certes, la provincialisation a permis le rééquilibrage politique mais quid du rééquilibrage économique et social, s'interroge le leader du PT.
Convergences politiques
Une vision critique que partage Luther Voudjo, du Mouvement néo-indépendantiste et souverainiste (MNIS). « Le lien social, le lien national, qui devait avoir lieu -et on ne parle même plus de destin commun- a été complètement éludé ». Pour le représentant du MNIS, il faut « tirer un bilan sincère qui permettrait de pouvoir réformer, dans les futurs institutions, les effets pervers de la provincialisation ».Des points de convergence entre certains mouvements et le Parti Travailliste, qui a déjà « programmé des rencontres » et qui ne s’interdit pas de privilégier à l’avenir un « portage partagé par un certain nombre d’organisations ».
La réaction de Luther Voudjo au micro de Jeannette Peteisi
ITW Luther Voudjo
La fin de l'Accord
Quant à l’issue de l’Accord de Nouméa, elle serait faussée par le corps électoral référendaire, qui compte « 97 000 non colonisés pour 80 000 colonisés », dénonce Louis Kotra Uregei, en opposant les électeurs kanak aux non-kanak.Ces possibilités de sortie seront liées aux prochains référendums. Or, selon Mathias Chauchat, professeur de droit, cela pourrait aller de l’indépendance à la partition, en passant par un troisième accord.
Le reportage de Bernard Lassauce et Patrick Nicar