Face à plusieurs actes de vandalisme, le personnel des centres médico-sociaux (CMS) de Houaïlou, Kouaoua et Canala a exercé son droit de retrait jusqu'à nouvel ordre. Seules les urgences sont assurées.
Jeannette Peteisi, Sheïma Riahi •
Les médecins des dispensaires de Houaïlou, Kouaoua et Canala n'en peuvent plus et songent à quitter leur poste. Quitte à laisser leurs patients sur le carreau. Selon eux, leurs conditions de travail deviennent insupportables. Au cours du week-end, ils ont été victimes de plusieurs actes de vandalisme. Le médecin du centre médico-social de Kouaoua a été la cible de caillassages à son domicile et son véhicule a été dégradé. Le véhicule de garde du dispensaire de Canala a également été volé et le domicile du médecin chef de Houaïlou a été cambriolé.
En un an, deux médecins sont partis
Ces incidents font suite à une longue série d'incivilités qui ne font qu’accroître le désarroi et l’incompréhension du personnel. En un an, quatre médecins ont été cambriolés, deux sont partis. « Les vols sont récurrents contre les personnels de santé du dispensaire. Tous les médecins avant moi ont été cambriolés, même chose pour les infirmiers », déplore le docteur Thomas Cantegrit, médecin chef du dispensaire de Houaïlou depuis seulement trois mois.
Actes gratuits aux conséquences lourdes
Visiblement désabusé, il espère que la population réagira « si ces actes ne cessent pas, les médecins vont finir par aller travailler ailleurs ». Face à cette situation, le personnel des trois centres médico-sociaux de la côte Est a exercé hier son droit de retrait «nous exerçons notre droit de droit retrait afin d’interpeller la population sur ces agissements. Il faut que chacun sache que si cela continue, les premiers lésés seront les habitants car plus aucun médecin ne voudra venir travailler ici », déclare le docteur.
Paul Néaoutyine apporte son « soutien sans faille »
Dans un communiqué, le président de la province Nord apporte son soutien « sans faille » à l’ensemble du personnel en les remerciant « pour le professionnalisme, le courage et dévouement exprimés de telles conditions ». Paul Néaoutyine rappelle la «nécessité de veiller au respect des personnels et des équipements dédiés à l’amélioration des conditions de vies de chacun de nos citoyens » avant de poursuivre qu'« à défaut, les conséquences seront durablement désastreuses pour l’ensemble de la population et plus particulièrement les personnes vulnérables parce que de moins en moins de professionnels de santé, sachant les risques encourus, postuleront sur les postes vacances dans les CMS (centres médico-sociaux, ndrl) des communes ».