Aux Assises, le procès des bourreaux de David se poursuit. La Cour a procédé jeudi matin à l'examen des personnalités, avec l'intervention de l'expert psychiatre qui a dressé des portraits plutôt glaçants des accusés. La victime a donné également un témoignage qui a bouleversé toute l'assemblée.
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Difficile journée aux assises de Nouméa, ce jeudi. Pour la première fois depuis deux ans, David a pu donner sa version de l'enfer qu'il a vécu. Il se souvient par flashs des coups, des insultes, des rires et de l’humiliation. Des cauchemars hantent encore chacune de ses nuits.
Maître Martin Calmet, avocat de la partie civile, interrogé par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry
Le matin, l’expert-psychiatre s’est présenté devant le jury dès l’ouverture de cette troisième journée. Une intervention cruciale dans ce procès, pour comprendre la personnalité des quatre accusés. Et le constat est sans appel : ils n’ont pas de remord et n’ont de regret que pour les conséquences qu’ils vivent eux-mêmes maintenant.
"Au fond, ils se sont tous bien amusés" et "ont passé une bonne soirée" a résumé à la Cour l'expert-psychiatre Jean-Luc Lehericy.
La litanie des traits de personnalité ajoute à cette terrifiante photo de famille : des individus aux enfances difficiles, certes, mais responsables de leurs actes et de ceux qu’ils ont laissé faire, et d’une intelligence raisonnable.
Me Guérin-Fleury, son avocat, a tenté de jouer la carte du délire psychotique, en vain.
Reprise du procès vendredi à partir de 8h avec les plaidoiries de la partie civile.
Le reportage ci-dessous de Caroline Antic-Martin et de Gaël Detcheverry
Les accusés risquent désormais la réclusion criminelle
Le ministère public a traduit l’émotion générale qui a saisi le tribunal en formulant une question spéciale, celle d’agréger à l’accusation de séquestration les circonstances aggravantes d’actes de torture et de barbarie. Par cette question spéciale, les accusés risquent désormais tous la réclusion criminelle à perpétuité. Un coup de théâtre qui intervient à l'issue de l'examen de personnalité des accusés.Maître Martin Calmet, avocat de la partie civile, interrogé par Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry
Le matin, l’expert-psychiatre s’est présenté devant le jury dès l’ouverture de cette troisième journée. Une intervention cruciale dans ce procès, pour comprendre la personnalité des quatre accusés. Et le constat est sans appel : ils n’ont pas de remord et n’ont de regret que pour les conséquences qu’ils vivent eux-mêmes maintenant.
"Au fond, ils se sont tous bien amusés" et "ont passé une bonne soirée" a résumé à la Cour l'expert-psychiatre Jean-Luc Lehericy.
Des formules qui font froid dans le dos
Les rapports individuels réalisés par l’expert quelques mois après les faits détaillent cette sordide synthèse. Les accusés ont tous un lien de parenté et l’effet de groupe et la cohérence du clan a eu un effet majeur : annihiler toute distance et empathie, nécessaires pour mettre un terme au calvaire de David.La litanie des traits de personnalité ajoute à cette terrifiante photo de famille : des individus aux enfances difficiles, certes, mais responsables de leurs actes et de ceux qu’ils ont laissé faire, et d’une intelligence raisonnable.
Le portrait effrayant de l’auteur du viol
L’auteur du viol est le plus effrayant.Il est décrit comme animé par une rage ancienne, "une agressivité à fleur de peau" et "une dose de sadisme". Il présente également une sérieuse "dangerosité sociale" à laquelle ni incarcération, ni suivi psychologique ne peut mettre un terme.
-Jean-Luc Lehericy, expert-psychiatre
Me Guérin-Fleury, son avocat, a tenté de jouer la carte du délire psychotique, en vain.
Les autres sont des suiveurs
A différents degrés, les trois autres accusés sont des suiveurs, acteurs des faits de séquestration et de violence, spectateurs du viol ou de son contexte. Et tous avec une propension à boire régulièrement plus que de raison en dépit des effets et conséquences qu’ils connaissent tous.Reprise du procès vendredi à partir de 8h avec les plaidoiries de la partie civile.
Le reportage ci-dessous de Caroline Antic-Martin et de Gaël Detcheverry