Une affaire de proxénétisme au tribunal de Nouméa

Un jeune homme était jugé ce vendredi, en correctionnelle, pour proxénétisme et trafic de stupéfiants. Le ministère public a requis dix-huit mois ferme. Le jugement sera rendu le 19 juin. 
 
A la barre : un jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années, fils d’un trafiquant de stupéfiants notoire sur le Caillou. Du côté des victimes : deux jeunes femmes, dont une mineure au moment des faits, qui l’avaient identifié comme leur proxénète. 
Du haut de ses 23 ans, Yoann impressionne par son aplomb. Devant le tribunal correctionnel, le jeune homme semble imperturbable et répond aux questions du président du tribunal sans sourciller. Il déconstruit, un a un, la trentaine de témoignages, presque tous à charge.
 

Vente de cannabis

C’est un dépôt de plainte, pour un vol de téléphone, fait par une jeune femme en 2015, qui a lancé cette affaire. La jeune femme évoque rapidement des rapports sexuels tarifés avec des hommes de 40 ans, dont les recettes étaient récoltées par le jeune Yoann. Un premier témoignage tempéré par les parents de celle-ci, qui évoquent certains troubles psychologiques et ses mensonges réguliers. 
Un deuxième récit, d’une seconde prostituée, non majeure au moment des faits, pointe également du doigt le jeune vendeur de cannabis. Il reconnaît ses activités de dealer, expliquant s’être plongé dans cette substance lors de l’incarcération de son père en 2013, mais réfute les actes de proxénétisme. 
 

Un an en prison avec son père

Face au tribunal, il enchaîne les réponses étayées d’arguments. Agé de 19 ans, seulement, au moment des faits, Yoann est le fils d’un trafiquant bien connu en Calédonie, incarcéré au camp-Est, puis transféré en Métropole. Il y avait d’ailleurs passé près d’une année, en même temps que son père, pour trafic de stupéfiants. 
Son casier judiciaire fait mention de six condamnations, pour des faits de violences, de recel et de contrefaçons. Une expérience dont le jeune homme affirme « avoir beaucoup appris », et qu’il ne souhaite surtout pas réitérer. Dans cette affaire, aucune preuve matérielle ni aucun témoignage cohérent ne sont avancés, affirme son avocat, Me Guerin Fleury. Affirmation réfutée par le ministère public, qui évoque la personnalité violente et les témoignages corroborants, concernant les activités du jeune homme. Il a requis une peine de deux ans d’emprisonnement, dont six mois de sursis. Le jugement sera rendu le 19 juin prochain.