Les agriculteurs en difficulté

(Image d'illsutration).
Si l’agriculture bio se porte bien malgré la crise, l’agriculture conventionnelle commence à souffrir de la fermeture des restaurants, des cantines et du ralentissement de l’économie en général. Du Nord au Sud, les exploitants cherchent donc à écouler leurs produits. 
« Depuis l’arrivée du coronavirus, dans le secteur salade, on a changé nos habitudes » explique Leo Passa, chef d’équipe. A chacun son allée pour la récolte.
Les équipes s’adaptent pour récolter les salades, produit phare de cette exploitation agricole. En pleine saison, elle en produit jusqu’à sept tonnes par semaine. En ce moment, en sortie de saison sèche, et après le passage de deux dépressions, elle n’en produit qu’une tonne et demi à deux tonnes, mais c’est déjà trop pour la demande actuelle...
 

Une nette diminution des commandes

« Depuis une semaine, on voit une nette diminution de nos commandes du fait que les restaurants ont fermé, les collectivités ont fermé, et les hypermarchés voient leur activité baisser » confie  Jean Louis Bossard, co-gérant de l’exploitation. « Donc on commence à avoir effectivement des problèmes d’écoulement, entre autres de nos salades. On a quand même de beaux produits pour la saison, donc on est très inquiets pour les jours et les semaines qui viennent ».   
 

« J’ai perdu deux, trois cents kilos la semaine dernière »

A Voh, Jerôme Moglia rencontre lui aussi des difficultés. Depuis le début du confinement, les colporteurs ont déserté la région. 
« On a déjà eu deux dépressions sur ce carré là, c’est vraiment dur à produire, mais maintenant qu’on produit, c’est dur à la vente. J’ai appelé les magasins mais ils ont dit qu’ils travaillaient avec les grossistes, pas avec les producteurs en direct ».
Jérôme Moglia a déjà beaucoup perdu :  « Je n’ai pas pu écouler ma production donc j’ai perdu deux, trois cents kilos la semaine dernière de production de courgettes et j’espère que cette semaine çà va aller mieux » 
Heureusement, ce jour là, Jérôme a pu livrer, à ses frais, un grossiste de Bourail. 
 

Mobilisation pour écouler la production locale

Le monde agricole, chambre d’agriculture en tête, se mobilise pour trouver de nouvelles filières de distribution.  
« Les gens qui rencontrent des difficultés, surtout, qu’il nous appellent. Qu’ils appellent leurs provinces aussi, tous les partenaires, pour qu’on puisse relayer et réfléchir avec eux pour les aider à trouver des solutions de regroupement, de facilitation, de mise à disposition d’infrastructures… » insiste Yannick Coete, le directeur de la Chambre d’agriculture. « L’objectif, c’est d’écouler toute la production locale et qu’elle trouve preneur auprès du consommateur qui en a besoin dans une période critique ».

Grâce au maintien du marché broussard et des ventes en direct, les emplois ne sont pas menacés pour l’instant, mais l’ensemble de la filière agricole pourrait vraiment pâtir de cette crise sanitaire si elle dure dans le temps. 
Le reportage de Caroline Antic-Martin, Camille Mosnier et Gaël Detcheverry
 
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