L’air de la Vallée du Tir sous surveillance

Que respirent les enfants de l’école Griscelli de la Vallée du Tir ? En 2016, écoliers et enseignants avaient signalé des gênes respiratoires. Une campagne de mesures menée par Scal’Air avait relevé de nombreux dépassements de seuils. Depuis, la SLN a fait évoluer ses pratiques. 
La Vallée du Tir et le quartier voisin de Montravel à Nouméa sont tous les deux soumis aux influences des activités industrielles de la SLN à Doniambo et de la circulation sur la voie de dégagement ouest (VDO). Et tous les deux ont parfois du mal à respirer. Le constat est récurrent et deux rapports d’études menées entre 2016 et 2018 par l’association Scal’Air viennent l’étayer. 

 

Face aux cheminées

Le premier rapport concerne l’école François Griscelli. L’alerte est donnée en 2016 quand les écoliers et les enseignants se plaignent de toux et des yeux qui piquent. Face à l’école, les cheminées de Doniambo crachent des fumées noires et le vent les rabat sur la ville. 

 

Campagnes de mesures

Pour trouver des solutions, un groupe de travail est constitué, réunissant la communauté éducative, l’industriel, les institutions et des représentants associatifs. Une campagne de mesures est alors menée par Scal’Air pendant plus de 8 mois entre mai 2016 et janvier 2017. Elle est complétée un peu plus tard, de mai 2017 à janvier 2018, par une deuxième opération en bord de VDO. 


Oxyde de soufre, poussières et nickel

Les résultats sont très clairs et révèlent de nombreux dépassements dangereux pour la santé. « La qualité de l’air est impactée par 3 principaux polluants, détaille Alexandra Malaval-Cheval, directrice de l’association Scal’Air, le dioxyde de soufre, les poussières fines et le nickel contenu dans ces poussières. » 
 

Le trafic routier a un impact sur l’ensemble de ces zones, mais on a constaté une forte participation du site industriel de Doniambo, notamment lors des épisodes de pollution.
- Alexandra Malaval-Cheval, directrice de l’association Scal’Air

 

Mesures anti-nuisances

Face à ces résultats, et en accord avec les exigences de l’arrêté ICPE (installation classée pour la protection de l’environnement) de l’usine, la SLN agit. Depuis 2016, l’industriel a mis en place des mesures anti-nuisances pour lutter contre la dégradation de la qualité de l’air. 
Paul Lawi, responsable gestion énergie à la SLN

 

Maintenance hors temps scolaire

Paul Lawi, responsable gestion énergie à la SLN, évoque par exemple le passage automatique à un carburant moins chargé en soufre dans la centrale si les conditions météorologiques l’exigent. « Je peux également vous citer le fait que, lorsque l’on a des actions de maintenance sur nos installations, nous faisons en sorte de le faire en-dehors des périodes scolaires pour limiter les risques de dégradation de la qualité de l’air. »
 

En termes de dépassements de seuils, en 2016 on était à plus de 40; on est passé en 2019 à 5 dépassements.
- Paul Lawi, responsable gestion énergie à la SLN

 

Comité local d’information 

Une baisse également constatée par Scal’Air même si l’association demeure vigilante. Le dossier de la qualité de l’air - et des améliorations qui peuvent encore être apportées - devrait être abordé jeudi prochain, 30 juillet, lors d'un Comité local d’information. 
 

Organisé à la demande de la province Sud en lien avec l’arrêté ICPE de l’usine, ce CLI est le premier depuis 2015. Ces comités réunissant l’industriel, les institutions et la société civile, notamment par la présence des associations environnementales, vise à permettre l’information du grand public et à partager les activités, les résultats et les projets de l’industriel.