Airbus en démonstration de haut vol au-dessus du Caillou

Aux côtés des élus de la Province des îles, les représentants des compagnies aériennes de Wallis et Futuna et du Vanuatu ont embarqué pour une heure de vol au-dessus des îles.
Le constructeur Européen en tournée de présentation de son nouvel A220-300 dans le Pacifique et en Asie, s’est posé ce mardi à la Tontouta. Objectif : faire découvrir son nouveau petit protégé aux élus locaux.
C’est à travers un survol unique à basse altitude au-dessus de la Grande Terre, puis des eaux cristallines bordant les côtes d’Ouvéa, de Lifou et de Maré, que les élus de la Province des îles ont découvert le tout nouveau monocouloir d’Airbus. Une escale sur le territoire après le Vanuatu, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, dans le cadre d’une tournée dans l’ensemble du Pacifique et en Asie. 
Avec ses cent quarante cinq sièges de quarante-sept centimètres de largeur flambants neufs, ses compartiments à bagage spacieux et ses hublots panoramiques de 11x16 pouces, l’A220-300 se démarque de ses concurrents par son ergonomie. Le monocouloir fabriqué sur-mesure, peut assurer des vols sans escales jusqu’à 6 300 km, soit six heures de vol maximum. Idéal pour assurer un service entre pays insulaires et du Pacifique. « C’est un avion qui permet de faire des vols courts entre les îles par exemple, mais aussi beaucoup plus longs jusqu’à 3400 nautiques », assure Santiago Garcia Benito, responsable Airbus. 
 

Le Vanuatu déjà séduit


C’est d’ailleurs ce qui a séduit la compagnie aérienne Air Vanuatu, qui en a commandé quatre dont deux A220-100 et deux A220-300. Le premier sera livré en juin prochain. « Ce premier appareil va permettre de desservir nos destinations de Brisbane et Auckland. Le deuxième avion renforcera ces destinations-là aussi et en même temps de préparer les destinations futures », témoigne Joël Lengsau, président du conseil d’administration d’Air Vanuatu.
De quoi donner des idées à nos élus et notamment ceux des îles, embarqués pour l’occasion dans un survol majestueux au-dessus d’Ouvéa, de Maré puis de Lifou. Pour Jacques Lalié, président de la Province des îles, c’est l’occasion de poursuivre une ouverture sur le monde, enclenchée avec le projet de compagnie régionale Air Océania. « On n’est pas là pour contrer Air Calédonie ou Aircalin, s’il faut se mettre à table pour monter une société ensemble et coordonner les schémas, on pourra le faire. Mais aussi avec d’autres partenaires d’autres pays. Prochainement on aura un déplacement sur Fidji et les Salomons, pour essayer de développer des partenariats. Ce voyage permet d’ouvrir des perspectives afin de sortir de l’enclave créée pour Aircal par rapport à Air France. Il faut sortir de là, parce que c’est comme cela que l’on peut emmener des touristes », explique l’élu. 

Pour l’heure aucune commande n’a été actée auprès du constructeur, le président de la Province des îles attend les retours d’une étude, qui devrait permettre d’informer sur les retombées économiques et sociale d’un tel projet sur Lifou. 
 

Vers une compagnie locale à Wallis et Futuna


Le patron de WF aviation souhaite quant à lui lancer sa compagnie à Wallis en 2020. « On a annoncé quatre vingt treize emplois. Puisqu’il y aurait des fréquences et des tarifs plus incitatifs, un développement de l’activité touristique progressivement donc une véritable montée en puissance au niveau des infrastructures, des compétences et de l’attrait que peut avoir le territoire. On vise un trafique essentiellement affinitaire puisque en dehors de Wallis et Futuna il y a une très grande diaspora. Vers Nouméa puisque c’est ici que se trouve l’essentiel de la communauté mais aussi la Polynésie française pour rejoindre le Hub de Papeete. À travers cette destination, on a des entrées intéressantes vers la France, via les compagnies low-cost qui y sont implantées », assure Alphonse Louis, directeur de WF Aviation. Un projet pour lequel les professionnels ont lancé un appel à l’épargne publique. Ils ont d’ailleurs acte pour le moment la location auprès d’Airbus de deux A220-100.  

Déconvenues des moteurs

La particularité de ce nouveau modèle est appuyée par le constructeur : ses moteurs Pratt & Whitney ont été conçus spécialement pour cet avion. Or en octobre dernier, plusieurs incidents ont été recensés par la compagnie aérienne Swiss. Des déconvenues pour lesquelles les spécialistes se veulent rassurant. « On travaille avec les autorités et les compagnies aériennes, car la sécurité est la chose la plus importante dans l’aviation. Les autorités ont d’ailleurs donné des directives aux compagnies, mais ce sont des choses qui arrivent dans l’aviation », déclare Santiago Garcia Benito, responsable Airbus. 

Pour conquérir le cœur de ses clients, le constructeur a redoublé d’inventivité, proposant un moment hors du temps au-dessus de destinations qui seront il l’espère, survolées à nouveau par ses petits protégés. 

Le reportage de Thérèse Waia et José Solia
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