Nouméa-Paris via Singapour, c'est une nouvelle route aérienne pour Aircalin, mais également une aubaine pour Singapore Airlines. Avec 10 vols par semaine directs entre les aéroports de Changi et Roissy-Charles de Gaulle, dans les deux sens, la compagnie asiatique voit l'opportunité de prendre des parts de marché à Air France, le partenaire historique d'Aircalin sur la ligne Nouméa-Paris via le Japon.
Avec moins de deux heures de transit à l'aéroport de Changi, Singapore Airlines devrait être, à partir du 1er juillet, la compagnie la plus rapide pour assurer la correspondance via Singapour. "Historiquement, nous n'avons pas touché à la plupart du marché du fait de passer d'abord à Singapour et après à Sydney ou Brisbane. Avec deux escales, cela n'était pas très compétitif. Maintenant, avec un chemin de moins de 24 heures, nous pouvons très bien desservir le marché ici. C'est un nouveau marché pour nous", confirme Patrick Biggerstaff, directeur général France de Singapore Airlines.
Finnair veut rester un partenaire
D'autres compagnies aériennes internationales courtisent Aircalin pour décrocher des accords de trafic. Au grand dam de partenaires historiques, comme Finnair, qui avait réussi jusqu'alors à être numéro deux sur la desserte entre Paris et le Japon, derrière Air France. La compagnie finlandaise, qui ne peut plus assurer la continuité d'Aircalin via Tokyo, redouble d'efforts commerciaux pour rester un partenaire important de la compagnie calédonienne via Singapour.
Ses vols dureront certes 6 heures de plus en raison du passage par son hub d'Helsinki, mais avec des tarifs moins chers, en général, que la concurrence. Autre argument : la compagnie propose deux valises de 23 kg dans le prix du billet, contre une seule pour les autres. "Nous avons toujours été la deuxième option. Cela représente des milliers de passagers à l'année. Je pense que pour Singapour, nous serions très contents d'en garder la moitié. Cela me semble très logique", avance Javier Roig, manager général Europe du Sud de Finnair.
Une opportunité également pour la population de Singapour
Même si la compagnie calédonienne y pensait depuis un moment, c'est bien la guerre en Ukraine et l'obligation de contourner la Russie qui l'ont contrainte à revoir ses plans de vol vers l'Hexagone. Cela aurait représenté au moins 4 heures de voyage en plus pour les passagers et aurait engendré des problèmes avec les connections de vol, au Japon.
Aircalin a donc réduit la fréquence de ses voles vers Tokyo, au bénéfice de Singapour, et la ligne vers Osaka a été supprimée. Sûrement une belle opération commerciale, car la population de la cité-Etat et des pays alentours, beaucoup plus jeune que celle du Japon, devrait profiter de cette ouverture de ligne pour aller découvrir la Nouvelle-Calédonie et sans doute la Polynésie française, via le hub de Nouméa.
Retrouvez, ci-dessous, le dossier de Jean-Michel Mazerolle, Louis Otvas, Pierre Lacombe et François Brauge :