Un an après sa mise en place : le bilan et les perspectives du bouclier qualité-prix

Dans un rayon de supermarché calédonien.
Le bouclier qualité-prix a un an. Le dispositif prévoit une liste, calibrée selon la taille du commerce, de produits choisis avec un prix plafonné. Le BQP entre maintenant dans sa deuxième phase. L’heure est au bilan pour le gouvernement et les professionnels qui planchent sur la suite.
Lait, chocolat en poudre, raviolis, lardons, thon en boite. Des produits essentiels à la vie de tous les jours qui composent le bouclier qualité-prix. Le concept est simple. Dans les hypermarchés de plus 2500m2 par exemple : une liste de 100 produits choisis ne doit pas dépasser un montant total 32000 francs. Un panier composé directement par l’enseigne en fonction de ses produits et de sa clientèle.

 Bilan positif pour le gouvernement

Pour le gouvernement à l’origine du dispositif, le premier bilan est positif, un an après son lancement. « Un bilan plutôt positif, une bonne présence des produits estampillé BQP en magasin en moyenne à 84% des produits qui étaient présents en rayon, détaille Eric Backès, directeur des affaires économiques (DAE). Une bonne visibilité du dispositif avec la présence régulière de la signalétique qui est prévue dans le cadre de ce dispositif, même si les choses restent à améliorer et surtout le respect du montant maximum autorisé par panier en fonction de la surface commerciale.» 

ITW Bouclier Prix

Satisfaction des professionnels

Un constat partagé par les professionnels du secteur. « Ça fonctionne bien parce qu'il y a des produits que les consommateurs ont l'habitude d'acheter et il faut que ça soit bien identifié en magasin pour qu'ils puissent les retrouver facilement dans les rayons », explique Sylvie Jouault, déléguée générale du Syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie.
 

Il faut que ça soit bien identifié en magasin pour que les consommateurs puissent retrouver les produits facilement dans les rayons.
- Sylvie Jouault, déléguée générale du Syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie

 

Encore mal connu des consommateurs

Pour Hilaire, un consommateur de Nouméa, papa de trois enfants, ce dispositif est important pour les ménages qui ont un petit budget. « C'est important de comparer les prix pour améliorer nos achats.» Mais ce bouclier reste encore parfois mal connu du grand public. Comme nous le confirme Michel. « Je ne connais, pas c'est la première fois que j'en entends parler. De nos jours, les gens ne regardent plus la qualité, mais plutôt le prix, parce que c'est excessif. »
 

Questionné par l'UFC-Que Choisir

De son côté, l’association de défense des consommateurs, l’UFC-Que Choisir, s’interroge tout de même sur l’efficacité du dispositif. A savoir si les volumes écoulés sont significatifs. Des chiffres difficiles à obtenir d’après la DAE, à partir du moment où les produits concernés par le bouclier changent régulièrement, en fonction des ruptures de stocks par exemple.
 

Bilan Bouclier Qualité-Prix

 

5% de produits bio

Il faut maintenant poser les bases d’un nouvel accord pour l’année à venir. Jusqu’à la fin du mois d’octobre, le gouvernement et les professionnels de la distribution planchent sur la prolongation du dispositif. Au cœur des discussions notamment, la qualité des produits. « Il nous est demandé de regarder si des efforts qui peuvent être faits du côté de la qualité nutritionnelle des produits, pour répondre à une demande consommateurs d'avoir un peu plus de produits bio, meilleurs pour la santé », poursuit Sylvie Jouault, déléguée générale du Syndicat des importateurs et distributeurs de Nouvelle-Calédonie. Les discussions tournent autour de 5% de produits bio dans les listes du bouclier.
 

Inquiétude autour de la taxe sucre

Cependant les professionnels  ont quelques inquiétudes sur la taxe sucre par exemple, mais pas seulement. « On ne sait pas comment les produits vont être impactés. On veut plus de visibilité de la part du gouvernement. Pour l'environnement aussi, les emballages vont être reconditionnés et on va certainement avoir des surcoûts dans les mois à venir», remarque Jean-Marc Espalieu, directeur général du groupe Korail. Reste maintenant à savoir quel sera l’impact de ces taxes sur les consommateurs.

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