Antigénique, ARN messager, variant : ces mots apparus avec la crise Covid

L'accès aux urgences Covid du Médipôle, l'après-midi du 6 septembre.
Il y a encore quelques mois, ils étaient inconnus du grand public, cantonnés à la sphère médicale et scientifique. Des mots ou expressions qui font désormais partie du quotidien avec l’arrivée de l’épidémie en Nouvelle-Calédonie.

Les mots scientifiques et médicaux ont envahi notre vie, que ce soit dans les médias, dans les points presse du gouvernement, ou sur les réseaux sociaux. Voici une liste non-exhaustive de ces concepts, parfois nés avec la pandémie.

 

  • ARN messager

Les vaccins Pfizer et Moderna utilisant de l’acide ribonucléique messager (ARNm) pour lutter contre la Covid-19 ont fait couler beaucoup d’encre, puisqu’il s’agit des premiers à utiliser cette technologie. "Cette ARNm est comme une copie, des molécules chargées de transmettre l’information codée dans notre précieux génome, pour permettre la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules" explique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), sur son site internet. En résumé, un vaccin ARNm va obliger l’organisme à produire des anticorps. Comme un vaccin classique, mais sans la présence du virus.

 

  • Asymptomatique

On entend beaucoup parler de cas positifs asymptomatiques, ou porteurs sains. Cela sous-entend que la personne infectée ne souffre pas des symptômes liés à une maladie. Pour la Covid-19, une personne asymptomatique n’aura pas de fièvre, de toux, de problème à respirer. Attention, cela ne veut pas dire qu’un asymptomatique n’est pas infecté, ni qu’il ne peut pas transmettre le virus. Un état de fait encore mal compris selon l’Organisation mondiale de la santé. Pour les personnes qui ont peu de symptômes, on parle de patients paucisymptomatiques.

 

  • Cluster

Voilà un mot qui avait un sens bien plus économique avant la crise sanitaire. Cluster est un anglicisme qui veut dire groupement. Pour l’Académie française, il faudrait privilégier l’usage de l’expression foyer de contamination. Il s’agit d’un ensemble d'événements sanitaires, reliés temporellement et spatialement. Un groupe de personnes infectées dans un même lieu au même moment.

 

  • Comorbidité

Le terme est devenu fréquent, en Calédonie aussi. Notamment parce qu’il est associé aux cas les plus préoccupants. Ce qu’on appelle la comorbidité, c’est la présence d’une maladie, voire de différents troubles aigus ou chroniques, qui s’ajoutent à la maladie initiale et affaiblissent le système immunitaire. En matière de Covid-19, la liste des comorbidités possibles est longue, à lire ici. Quant à la multimorbidité, c'est en quelque sorte un mille-feuille de plusieurs maladies, que l’on retrouve souvent chez les personnes âgées.

 

  • Oxygéno-requérant

Un terme médical qu'on a pu entendre en point presse Covid au gouvernement calédonien. Un patient atteint de Covid qui est oxygéno-requérant se trouve en insuffisance respiratoire et a besoin de recevoir de l'oxygène de manière artificielle.
 

  • Taux d'incidence

C'est un indicateur qui permet de mesurer l’évolution d’une épidémie, en donnant une tendance facilement comparable avec d’autres territoires mais aussi dans le temps. Pour calculer le taux d’incidence, on prend le nombre de cas détectés sur une certaine durée, par exemple les sept derniers jours. On le divise par le nombre d’habitants (de la Nouvelle-Calédonie, en l'occurrence) puis on le multiple par 100 000 (à lire aussi ici).
 

  • Tests antigéniques

Si le départ est le même qu’un test PCR avec un prélèvement nasal, c’est la méthode d’analyse qui est différente, entre le test PCR et le test antigénique. Ce dernier va retrouver les traces d’antigènes, soit de la protéine du virus. Il a l’avantage de la rapidité puisque le résultat est connu en 30 minutes. Pour cette raison, il est adapté à une campagne de dépistage massive. Néanmoins, leur sensibilité est moins importante que celle d’un test PCR. À Lifou notamment, cette méthode de dépistage a été largement utilisée. Les personnes positives ont ensuite passé un test PCR pour confirmation.

 

  • Test PCR

C’est la méthode d'abord utilisée par les autorités sanitaires pour son décompte officiel de cas positifs. Comme pour les tests antigéniques, elle a pour but de déterminer la présence du virus dans l’organisme au moment où le prélèvement est effectué. C’est la manière la plus fiable pour savoir si une personne est positive à la Covid-19. Dans le détail, la réaction de polymérisation en chaîne (PCR). Il s’agit d’une technique d’amplification pour obtenir un grand nombre de copies d’un fragment d’ADN (en l’occurrence celle du virus). En Nouvelle-Calédonie, le prélèvement se fait dans le nez, mais il existe aussi la possibilité de faire un prélèvement salivaire. Cependant, le ministère de la Santé explique que la sensibilité de ces tests est estimée à 85%, ce qui est légèrement inférieur (3% à 11%) à celle des tests PCR qui utilisent le prélèvement nasal.

 

  • Test sérologique

Contrairement aux tests PCR ou antigéniques, qui établissent la présence du virus dans l’organisme, le test sérologique va établir la présence d’anticorps, et donc une réaction immunitaire. Il s’agit d’une prise de sang et non d’un prélèvement de mucus (nez ou salive). Le résultat de ce genre de test est positif après avoir été vacciné ou après avoir été contaminé par la Covid-19. C’est un test sérologiques réalisé pour toute personne qui souhaite bénéficier d’une septaine au lieu d’une quatorzaine, lors de son arrivée en Nouvelle-Calédonie.

 

  • TROD

L’acronyme TROD signifie "test rapide d’orientation du diagnostic". Il s’agit d’un outil sérologique pour permettre de savoir si une personne a développé les anticorps contre la Covid-19. Il suffit d’une simple goutte de sang pour connaître le résultat en 15 minutes. Ces tests ont en Métropole une grande importance lors de la première injection du vaccin puisqu’ils permettent de savoir si une personne a déjà été infectée par le virus et n’aura donc pas besoin de la deuxième dose pour que son schéma vaccinal soit complet.

 

  • Variant Delta

Plus le virus circule, plus il a de chance de muter. C’est ainsi que naissent ce qu’on appelle les variants.  On a d’abord parlé du variant britannique, observé d’abord en Angleterre, puis du variant sud-africain ou indien. L’Organisation mondiale de la santé a décidé de mettre en place une classification de ces variants par lettre grecque et le variant indien est désormais appelé variant Delta. Sa dangerosité vient du fait qu’il est extrêmement plus contagieux que les précédents variants. Les vaccins actuels seraient un peu moins efficaces contre cette nouvelle forme du Coronavirus.