Antoine Hmaen, une réussite de haut vol

Antoine Hmaen, commandant de bord, un parcours exemplaire
Lumière sur un passionné au parcours hors du commun. A 23 ans, Antoine Hmaen entrait chez Aircal, en tant que facteur. 27 ans plus tard, il est devenu commandant de bord chez Aircalin. Le premier commandant de bord d’origine kanak au sein d’une compagnie internationale. Un rêve concrétisé pour cet enfant de Lifou pour qui rien n’était gagné d’avance.

Cette 4ème barrette sur son uniforme, Antoine Hmaen en rêvait. Récemment promu commandant de bord chez Aircalin, le pilote de Lifou s’apprête à réaliser l’un de ses premiers vols commerciaux sur un A320. Mais la modestie reste de mise, y compris durant ce briefing technique d’avant départ.

"Ce que font mes collègues, c’est le même travail, assure Antoine Hmaen. Ce qui a changé c’est le management, le décisionnel, mais toujours en concertation avec les collègues donc même si la dernière décision revient au commandant de bord, ça reste une décision commune."

Une irresistible ascension

Dans la salle voisine, les membres du personnel naviguant attendent de recevoir les indications des pilotes sur le plan de vol… Timing prévu jusqu’à Sydney, météo ou encore mesures de sécurité… Le commandant partage les informations cruciales au voyage.

A une heure du départ, il est temps de rejoindre l’avion. En chemin vers la salle d’embarquement, Antoine Hmaen se remémore ses débuts,  tout en bas de l’échelle.

"J’ai commencé au sol, après le bac et le service militaire j’ai intégré Aircal en tant que planton, se souvient-il. Je connais tous les services au sol parce que j’étais le facteur de la compagnie."

Il a ensuite gravi les échelons un à un. "Ensuite je suis passé bagagiste ensuite parti aux services techniques d’Air Calédonie en tant qu’aide mécanicien, et pendant mon séjour technique à Air Calédonie j’ai également monté un dossier pour le programme 400 cadres pour aller suivre une formation de technicien aéronautique."

Motivation et soutien

Une ascension, à force de volonté, durant 27 ans. Alors naturellement, prendre place dans le cockpit en tant que responsable de vol est une fierté pour cet enfant de la tribu de Traput, éperdument reconnaissant.

"Sans un travail personnel, une détermination, une motivation mais aussi sans le soutien familial, sans le soutien de cadres avenir je n’y serais peut être pas arrivé donc, je vais sortir du contexte, mais je pense à cette poignée de main entre Jacques Lafleur et Jean-Marie Tjibaou qui a eu un impact capital derrière (sur moi)."

Riche de savoir d’où il vient, Antoine Hmaen peut apprécier de vivre aujourd’hui de sa passion. Son ultime espoir, que son parcours inspire la jeunesse calédonienne à faire décoller ses ambitions et réaliser ses rêves.

Le reportage de Loreleï Aubry et Cédric Michaut :

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