Anûû-rû Âboro revient en grand format

Après une version concise en 2018, le Festival international du cinéma des peuples replante le décor pendant neuf jours à Poindimié, du 18 au 26 octobre, avec de nombreuses pépites cinématographiques pour cette 13ème édition. 
C’est à Poindimié que le coeur d’Anûû-rû Âboro va battre pendant ces neuf jours avec des projections à la médiathèque du village, à l’hôtel Tiéti et dans les tribus de Wagap et Nessapoué. Poindimié où se déroulait ce vendredi la cérémonie d'ouverture. Le festival déploie aussi sa toile dans le reste du pays, de Boulouparis à Pouébo, en passant par Lifou et Maré. Des projections grand public, gratuites, mais également des séances plus confidentielles dans une trentaine d’établissements scolaires et au centre pénitentiaire du Camp-Est. 
Cérémonie d'ouverture du festival
Cette 13ème édition du festival Anûû-rû Âboro retrouve des couleurs par rapport à l’an dernier, où le budget avait été largement grevé. De trois jours en 2018, le festival passe donc à neuf jours. Il propose une sélection de quarante-trois films documentaires internationaux et du Pacifique, qui emmène les spectateurs à la découverte de cinq continents et quarante-cinq pays différents.
Longs, moyens ou courts-métrages, ces oeuvres nous transportent en Azerbaïdjan, en Macédoine, au Sénégal, en Inde mais aussi aux Iles Salomon ou en Australie. Sans oublier, bien évidemment, la Calédonie qui est largement représentée avec plusieurs films tels que Stockman de Stéphane Ducandas, Du Paradis à la guerre d’Aurélie Macédo et Théo Rouby ou encore Pwaola Ôkeme Ni d’Aurélie Chiron-Néaoutyine. 

Parmi les longs-métrages :
 

Honeyland

de Ljubomir Stefanov et Tamara Kotevska 

Dans un hameau désert niché au cœur d'un paysage idyllique de Macédoine, Hatidze vit seule avec sa mère infirme. Son existence, âpre mais bien réglée, tourne tout entière autour de la récolte de miel. Parcourant les montagnes à la recherche de nids, soignant ses ruches, elle s'est fixé une règle qui garantit la bonne harmonie de cette collaboration : prendre la moitié du miel, mais laisser aux abeilles la seconde moitié. Lorsqu'une famille de nomades arrive un jour au village, ce paisible équilibre est tout à coup rompu.

Les dieux de Molenbeek

de Reetta Huhtanen

Le quartier de Molenbeek à Bruxelles. Une enclave djihadiste pour certains, mais surtout le quartier natal d'Aatos et Amine, deux garçons de six ans. C'est là qu'ils écoutent les araignées, découvrent les trous noirs et se disputent pour savoir qui commandera le tapis volant qui les mènera sur les terres de leurs ancêtres. La menace du monde des adultes interrompt soudainement le jeu des enfants lorsque des bombes terroristes explosent dans une station de métro à proximité.

Welcome to Sodom

de Christian Krönes et Florian Weigensamer

A Accra, capitale du Ghana, Agbogbloshie est l'un des endroits les plus toxiques sur terre. C'est la plus grande décharge électronique au monde. Près de six mille femmes, hommes et enfants travaillent et vivent ici. Ils l'appellent « Sodome ». Chaque année, près de 250 000 tonnes d'ordinateurs, smartphones, climatiseurs et autres appareils usagers d'un monde électrisé et numérique lointain finissent ici.

What you gonna do when the world's on fire ?

de Roberto Minervini

Chronique de la communauté Afroaméricaine de Bâton Rouge en Louisiane, durant l’été 2017, quand une série de meurtres violents agite le pays un an après la mort d’Alton Sterling. Une réflexion sur la question raciale et ses dérives, dans l'extrême violence sociale des États-Unis d'aujourd'hui.
Le programme à découvrir ici :

Prog.2019 a Nu u Ru a Boro by Françoise Tromeur on Scribd


Le témoignage de la réalisatrice Aurélie Chiron-Néaoutyine au micro de Marguerite Poigoune. 

ITW réalisatrice

René Boutin, le directeur artistique du festival, était l’invité de la matinale de ce jeudi 17 octobre. 
PRATIQUE
Où et quand ? 
A Poindimié, les projections ont lieu tous les jours à partir de 9 h, à la médiathèque et à l’hôtel Tiéti. Et à partir de 18 h 30, dans les tribus partenaires de Néssapoué et Wagap. 
Voir le programme décentralisation pour les communes partenaires. 
Toutes les projections sont gratuites. 

Comment s’y rendre ?
La mairie de Poindimié assure les déplacements en bus des tribus aux lieux de projection mais il est conseillé d’avoir son propre véhicule. 

Où se restaurer ?
Un service de restauration est proposé le midi sur la place du village et le soir, en tribu, assurée par les associations locales et les habitants.