Après la Nouvelle-Calédonie, l’Australie intensifie sa production hydro-métallurgique de nickel pour la transition énergétique

Le site minier de Nickel West va alimenter le concentrateur de Mt Meith
L’Australie construit une nouvelle usine de nickel. Le cours du métal a atteint provisoirement 13.265 dollars la tonne cette semaine. Le marché attend du concret dans les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.
 
Le nickel a gagné jusqu’à 695 $ par tonne lundi, retrouvant son niveau de juin 2018. Parmi les raisons évoquées pour expliquer cette embellie, il y a tout d’abord les risques de diminution des exportations du Brésil, suite à la tragédie survenue sur un site minier de Vale.
 

Craintes sur l'offre de nickel

Des craintes sur les livraisons de fer et de nickel du géant des matières premières ont entraîné une hausse spéculative (+15 % pour le fer) des cours des deux métaux souvent produits sur les mêmes sites au Brésil. "Les prix des métaux de base ont été soutenus par un possible accord qui mettrait un terme aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. La hausse des cours du nickel est aussi due aux problèmes d’approvisionnement et de production de Vale au Brésil" a indiqué une étude de Morgan Stanley adressée à La1ere.fr. Les analystes ont également pointé le niveau particulièrement bas des stocks de nickel dans les entrepôts du LME de Londres. Ils ont chuté à 201.000 tonnes, des niveaux jamais vus depuis 2014.

En milieu de semaine, la hausse du dollar n’a pas été suffisante pour remettre en cause la reprise du nickel. Les cotations boursières des entreprises minières ont bénéficié de l’opinion positive des analystes.
 

L'Australie approuve un nouveau projet

Les besoins en métaux pour la transition énergétique sont revenus sur le devant de la scène, à l’occasion du grand salon international MINING INDABA qui s’est tenu au Cap en Afrique du Sud. BHP Billiton’s Nickel West a indiqué avoir obtenu l’approbation du gouvernement australien pour développer le grand projet minier de Mount Keith (Yakabindie). Un complexe industriel qui comprend une usine de sulfate de nickel. Il y a à peine cinq ans, BHP avait annoncé son intention de fermer sa division Nickel, qui était alors déficitaire, en raison de la faiblesse des prix, avant de se lancer dans un plan de redressement il y a trois ans.

"C’est une grande réussite pour Nickel West et une véritable validation des formidables opportunités que nous avons en Australie occidentale d’apporter du nickel à l’industrie des batteries des véhicules électriques."

Eddy Haegel, président BHP Nickel West

 

Dans l'attente de résultats

"Une baisse discrète du nickel" est intervenue jeudi soir. Elle a été plus marquée vendredi indique le principal site d’information de l’industrie minière. Pour le Metal Bulletin (Fastmarkets) de Londres, "la hausse du dollar a fini par dissuader les acheteurs chinois." De plus, La Maison Blanche a laissé entendre qu’il n’y avait pas de progrès probants depuis la semaine dernière dans les discussions commerciales avec la Chine. Cette déclaration a été accueillie avec une relative frilosité par le marché londonien des métaux (LME).

Cette baisse des cours du nickel a été limitée par la progression de 5,8 % de l’indice SGX IRON ORE (minerai de fer) en lien avec les difficultés de Vale au Brésil. En cette fin de semaine, Marex Spectron estime que les opinions positives des investisseurs sur le nickel dominent le sentiment du marché (spécification longue à 4,4 %). "Un niveau inégalé depuis juillet dernier" conclu Alastair Munro analyste de Marex Spectron. 

Cours du nickel 13:30 GMT au LME de Londres : 12.802 dollars par tonne 
Jour - 0,78 % semaine + 1,01 %