L’homme de 32 ans s’exprime clairement, dans le box des accusés. Sa victime est prostrée, sur le banc de la partie civile. Toute la matinée de ce mardi 29 juin, le président va exposer les faits et interroger l’accusé.
Dans sa chambre
Nous sommes en novembre 2017. Une jeune femme de 25 ans, hébergée par sa tante, se repose dans sa chambre, en tribu, à Houaïlou. Elle va alors subir un viol pendant de longue minutes. Grâce à son téléphone portable, elle reconnaît son cousin, qui s’enfuit. Celui-ci va disparaître un an et demi, avant de se présenter à la gendarmerie, en mai 2019. Il est depuis incarcéré mais nie les faits qui lui sont reprochés.
Le récit d'une enfance violente
Le jury, trois femmes et trois hommes, a écouté ce matin l’homme expliquer la violence qui a marqué son enfance. Un père mort prématurément, des drames au sein de la famille. Un contexte très compliqué, dira un de ses oncles, sénateur coutumier. Mais un enfant facile, répond son père adoptif. L’accusé a déjà été condamné pour violence avec arme et conduite alcoolisée, à un total de six ans de prison.
Décrit comme un prédateur
Toujours ce matin, les témoins, toutes des femmes de la famille, ont décrit un prédateur qui aurait fait la même chose à d’autres cousines. La maman de la victime ajoute : "Chez nous les Kanak, les filles ont peur de dénoncer, à la tribu." "Rumeurs", selon l’avocat de la défense. "Confidences", répond l’avocate générale. Suite des débats ce mardi après-midi. L’homme encourt quinze ans de réclusion criminelle. Il conteste toujours les faits.
La veille, lundi 28 juin, la cour d’assises a condamné un père de famille à dix ans de prison pour viols incestueux sur sa fille adoptive alors adolescente, entre 1996 et 1998, à Maré. La victime avait déposé plainte vingt ans après.
Les précisions de Laurence Pourtau et Claude Lindor :