Astuces pour lutter contre l'obsolescence programmée

En province Sud, les déchets ménagers représentent 438 kilos par an et par habitant. Des détritus souvent enfouis dont seule une infime partie est recyclée. Si de nombreux objets partent à la poubelle, des solutions existent pour freiner ce phénomène qui nous pousse à trop jeter.
Téléphones fixes cassés, smartphones démodés, réfrigérateurs en rade, micro-ondes mal en point, batteries paresseuses... de nombreux objets de notre quotidien sont victimes d'obsolescence programmée, ces techniques mises en place par les fabricants pour raccourcir la durée de vie d'un produit en vue d'en renouveler l'achat. Or ces montagnes de détritus peuvent être évitées. 


Entretenir 


Selon de nombreux experts, l'un des premiers comportements éco-responsable à adopter est de bien entretenir les objets afin d'allonger leur durée de vie. Sans cela, l'obsolescence programmée est accélérée. "Le recyclage a longtemps eu une bonne conscience écologique mais maintenant on se rend compte surtout dans le domaine de l'électronique que c'est pas évident de recycler un produit électronique, c'est fait d'à peu près mille matériaux différents, il y a des métaux précieux, des métaux rares, du plastique, des alliages... tout est miniaturisé donc c'est extrêmement complexe et coûteux de recycler des produits électroniques, c'est pour ça que je dis souvent aux consommateurs d'éviter, autant que faire se peut, le recyclage, et plutôt d'essayer en amont de prolonger la durée de vie par la réparation, le réemploi." explique Claudia Déméné, enseignante chercheuse à l'université Laval. 
 

Se tourner vers des objets de seconde main 


Dans l'idée de faire bouger les choses, des spécialistes de la réparation "maison" comme l'association "Mont-Dore jeunesse multimédia" récupèrent par exemple des ordinateurs de particuliers ou d'administrations afin de les remettre à neuf puis de les revendre. "Aujourd'hui, en Nouvelle-Calédonie, on peut avoir une imprimante multi-fonctions à partir de 5900 francs. Réparer une imprimante, avec la commande de la pièce et le prix de la main d'oeuvre, coûte plus cher (qu'en acheter une nouvelle ndlr) ... donc non les consommateurs calédoniens n'ont pas conscience des déchets qu'ils créent derrière le moindre achat d'équipement électronique.
 

Revoir sa consommation 


Si l'obsolescence programmée est une pratique largement répandue dans le monde, de plus en plus de citoyens calédoniens et de collectivités tentent de trouver des alternatives à la surconsommation. En témoigne les ateliers de réparation pour une seconde vie qui fleurissent sur le Caillou. Nicolas Kaya, de l'association "Mont-Dore jeunesse multimédia" conclut : "La meilleure manière de lutter contre les déchets c'est encore de moins acheter.

En Nouvelle-Calédonie, les déchets recyclables déposés en points d'apports volontaires ne représentent que 3% des déchets en province Sud.

Le reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor
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