"La diffusion de ces photos est particulièrement choquante et inacceptable au regard du respect dû à la famille de cette victime australienne", a déclaré le procureur de la République quatre jours après l’attaque mortelle survenue plage du Château Royal, à Nouméa. Une enquête a été ouverte, ce mercredi, des chefs de violation du secret professionnel et d’atteinte à l’intimité de la vie privée. "L’une de ces photos a été très clairement prise lors de la nécropsie en mer et donc faite par un membre de cet équipage en charge de cette opération, qui, je le rappelle, intègre le cadre judiciaire en accord avec le maire de Nouméa. Une autre photo a été prise de la victime lors de l’assistance des secours", a-t-il indiqué.
Auteurs et receleurs activement recherchés
"C’est du voyeurisme malsain. J’irai donc jusqu’au bout de cette enquête. Avec la police nationale, nous avons déjà mené des investigations techniques à partir de la cellule de cybercriminalité parce que tout ceci est intolérable". Pour ces délits, les auteurs encourent 12 mois d’emprisonnement et jusqu’à 5,4 millions de francs CFP d’amende. Les receleurs, ceux qui ont diffusé ces images, seront également poursuivis, a fait savoir Yves Dupas. "Le recel est une infraction. La diffusion, lorsqu’elle est générée en boucle, amène tous les auteurs qui ont participé à cette diffusion à être poursuivis, donc j’alerte les Calédoniens sur les risques encourus par rapport à cette affaire qui est sérieuse". Le Parquet va par ailleurs inciter les sites concernés à retirer toutes les images.
"C’est bien un requin-bouledogue qui a arraché les mains de la victime"
L’enquête est toujours en cours pour déterminer les causes de la mort de ce touriste australien, "d’abord pour les familles, mais aussi pour les Calédoniens car c’est surtout un enjeu de sécurité civile". De nouveaux examens médico-légaux vont avoir lieu ce jeudi. Car après la découverte mardi de membres humains dans l’abdomen d’un requin-bouledogue se pose la question d’une double attaque, "c’est une hypothèse. Nous avons requis deux experts sur ces traces de morsure. L’hypothèse émise sur la plaie principale est celle d’un requin-tigre. Elle n’est ni infirmée, ni confirmée à ce stade. Nous allons donc les réinterroger par rapport à la découverte de ces deux mains dans le bouledogue et nous apprécierons ensuite. Ce qui est sûr, c’est que c’est bien un requin-bouledogue qui a arraché les mains de la victime". La campagne d’abattage se poursuit, au moins jusqu’à dimanche.
Retrouvez également l'interview d’Yves Dupas, procureur de la République.