Attentat d'Arras : la communauté enseignante calédonienne secouée par le nouveau meurtre d'un professeur

Salle de classe - Image d'illustration
L'attaque au couteau, qui a provoqué la mort d'un professeur dans le nord de la France ce week-end, résonne jusque sur le caillou. De nombreux enseignants se disent choqués par ce nouvel attentat, trois ans presque jour pour jour après la mort de Samuel Paty.

L’information a rapidement fait le tour du monde. Laure-Léa corrigeait des copies vendredi soir lorsqu’elle a appris la nouvelle, en direct, sur les réseaux sociaux. Cette professeure de philosophie est passée par plusieurs phases.  

"D'abord, un état de sidération et de stupéfaction en se disant que ce n'est pas possible. Puis le coeur lourd et finalement la confrontation à la réalité. On se dit que ça aurait pu être nous, c'est un réflexe humain, psychologique", détaille-t-elle.

Au cours du week-end, l'enseignante a discuté du drame avec ses élèves. Elle a également tenu à partager, sur les réseaux sociaux, une lettre dans laquelle elle partage son ressenti et ses interrogations. "Qu'allons-nous faire demain ? Un autre champs de ruines ? Allons-nous essayer mieux ? Parfois je crains, et puis je me réveille de ce cauchemar et je me souviens que nous pouvons tout. Il faudra juste trouver comment", écrit-elle.

Un niveau de risque différent

Comme l'assassinat de Samuel Paty il y a trois ans, le meurtre de Dominique Bernard choque jusque sur le caillou. Mais les enseignants du territoire ne tombent pas pour autant dans la psychose. Ils demeurent conscients que le risque n'est pas le même localement. 

"On vit dans le Pacifique sud, dans un climat pacifique et plus protégé. Maintenant, c'est sûr qu'il n'y a pas de risque zéro. Nous ne sommes pas à l'abri d'un comportement hors-limites d'un élève, ça peut arriver", estime Laure-Léa.

Combattre toute forme de violence

Un constat partagé par Fabienne Kadooka, en charge du secteur de l'enseignement secondaire à l'UT CFE-CGC. "Nous ne nous sentons pas concernés par de tels risques et fort heureusement", avance-t-elle, tout en insistant sur la nécessité de ne pas relativiser les violences dans les établissements scolaires calédoniens. 

"Il ne faut pas se dire qu'il y a pire ailleurs. Se dire ça, c'est accepter cette violence. Il faut avoir une tolérance zéro vis-à-vis de la violence, qu'elle soit verbale ou physique. Il faut vraiment que l'école soit un sanctuaire", conclut Fabienne Kadooka.

Si les enseignants du territoire se disent concernés par ce nouvel attentat, le drame ne devrait en revanche pas susciter de rassemblement localement. L'hommage prévu par le gouvernement n'aura pas non plus lieu en raison des vacances scolaires.