Au phare Amédée, l’érosion menace l’activité touristique

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L'îlot Amédée est victime des phénomènes climatiques. Il perd petit à petit de sa superbe à cause de l'érosion de la plage qui s'est aggravée ces six derniers mois.

Dès l’arrivée sur le ponton, allongé récemment de huit mètres pour atteindre l’îlot Amédée, on voit que le sable disparaît à une vitesse phénoménale. L’érosion est inquiétante. Le banian centenaire de la base nautique a été déraciné. Il coupe la plage en deux, même à marée basse. 

"Ça s’est vraiment accéléré les six derniers mois, explique Pierre Crubillé, locataire de la base nautique Le Grand bleu. Il y a eu beaucoup de coups d’Ouest sur des grandes marées. On a perdu plusieurs mètres de plage. Il y a plusieurs arbres qui sont tombés. De vieux arbres. C’est ça qui contribue aussi à tenir le sable. C’est un peu inquiétant pour l’avenir."

À marée haute, on ne peut plus passer sur la plage. Le bâtiment baigne dans l’eau.

Céline Helmy, capitaine du Mary D entreprise et locataire du phare Amédée

Le faré, qui accueille depuis 1981, la plus célèbre excursion touristique de Calédonie menace de s’écrouler. "On a fait un mur pour protéger et soutenir la dalle à l’intérieur, indique Céline Helmy, capitaine du Mary D entreprise et locataire du phare Amédée. À marée haute, on ne peut plus passer sur la plage. Le bâtiment baigne dans l’eau. Ici, on a, à peu près 1,40 mètre de marée et lors des grosses marées de pleine lune, on va jusqu’a 1,60 m ou 1,70 m. Là, l’eau arrive jusqu’au bord du mur."

Malgré ce renforcement de fortune, la dalle se fissure. Conséquences : l’entreprise du Mary D, en grandes difficultés économiques depuis le Covid, risque à tout moment la cessation d’une activité pourtant déjà réduite de 50 %. "Le jour où on n’aura plus les bâtiments, on ne pourra plus travailler. On ne pourra plus venir sur l’îlot faire notre activité."

L’îlot Amédée et son célèbre phare de 158 ans sont-ils voués à disparaître ? Nos institutions doivent en décider.