Au procès de l'affaire Monteiro, l'accusée ne dit pas un mot

C'est dans ce creek de Païta Nord que le corps du retraité a été retrouvé.
Aux assises, le début du procès consacré à la fin tragique de Daniel Monteiro a été marqué aujourd'hui par le silence de la principale accusée, qui doit répondre de vol avec violences ayant entraîné la mort.
[MISE A JOUR DE MARDI EN FIN D'APRES-MIDI]

La première journée de ce procès a commencé par une matinée chargée en émotions, avec le rappel des faits. Puis place à un défilé de témoins cités par la défense et par le ministère public. Une dizaine de personnes et de dépositions ont permis de cerner la personnalité de l’accusée, Bianca, âgée de 20 ans au moment du drame, qui doit répondre de vol avec violences ayant entraîné la mort. Mais tout au long de la journée, la jeune femme a surpris l'assistance par son mutisme. Une attitude qui rend difficile la tâche de ses avocats.  
 

Les faits

En cette fin juillet 2015, l’épouse de Daniel Monteiro a signalé sa disparition, elle n’avait plus de nouvelles de son mari âgé de 71 ans depuis la veille. Le lendemain, une femme et un homme ont été aperçus dans le véhicule de la victime. Un pick-up blanc ensuite brulé par deux hommes, dont l’un était le compagnon de l’accusée. Le même jour, le corps d’un septuagénaire a été retrouvé dans un creek au nord de Païta. Avec les pieds et poings liés.
 

Prostrée

A l’énoncé des faits, Bianca est restée prostrée. Elle se cache. La tête entre les bras, son visage n’est pas visible. François Billon, le président du tribunal, la sollicite. Sans réponse. Il relate alors ses auditions, contradictoires. 
 

Mort par noyade

Ce jour de juillet 2015, la jeune femme aurait croisé par hasard Daniel Monteiro à la Vallée-du-Tir. Elle lui aurait demandé de l’emmener à Dumbéa au prétexte qu’elle était poursuivie par son compagnon, armé. Sur la route, la victime s’arrête près d’un creek. Bianca l’agresse à coups de pierre, puis le ligote. Elle le porte jusqu’au ruisseau, attend qu’il ne bouge plus. Daniel Monteiro succombe à la noyade. 
 

Différentes versions

Une version sur laquelle Bianca reviendra durant l’enquête, évoquant un viol. Mais selon un témoin, une détenue du Camp-Est, cette nouvelle explication est erronée : Daniel Monteiro n’a pas abusé de la jeune femme à Karikaté. Le vol de la voiture du septuagénaire serait donc le mobile. Une hypothèse confirmée avec le témoignage d’une jeune femme, amie de l’accusée, avec qui elle fréquentait un réseau de prostitution. 
 

Abusée dans sa jeunesse

A tout juste 22 ans, Bianca a eu de nombreux problèmes de comportement durant toute son adolescence. Sa demi-sœur l’a décrite comme étant dépendante à l’alcool et au cannabis. Et finit par avouer que le père a abusé sexuellement de ses filles. Un viol qui a marqué l’accusée dans sa chair. 
 

Examen psychiatrique

Quant à l'examen psychiatrique, il décrit «une prédatrice dans l’âme, qui peut être sadique dans certaines conditions». Bianca brisera-t-elle le silence? C’est la question principale de ce procès qui se déroulera jusqu’à jeudi.