Australie : 7 000 emplois menacés par la chute des cours de l'acier

L'aciérie d'Arrium à Whyalla, en Australie méridionale
L'aciérie d'Arrium à Whyalla, en Australie méridionale, vient de se placer volontairement en redressement judiciaire. Plus de 1 000 postes pourraient être supprimés localement, mais ce sont 7 000 emplois qui sont jeu dans tout le pays, selon le ministre des Finances de l'État.
Après le nickel et la raffinerie de Yabulu, dans le Queensland, c'est au tour d'Arrium de faire les frais de la chute des prix des matières premières. Ses dettes s'élèvent à plus de 4 milliards de dollars. L'aciériste a donc décidé de se placer en redressement judiciaire. Une déception pour le ministre des Finances de l'État, Tom Koutsantonis :
 
« Les banques voulaient qu'Arrium se place en redressement judiciaire. Elles ont eu ce qu'elles voulaient. Maintenant, on veut que la transition se fasse le mieux possible, pour qu'Arrium et les nouveaux administrateurs puissent donner à l'entreprise ce dont elle a besoin pour continuer à se développer. Et bien sûr, nous verrons directement avec eux ce qu'on peut faire en ce qui concerne l'Australie méridionale. »
 
Arrium est présente dans d'autres États australiens. En tout, 7 000 emplois seraient menacés. Mais pour le moment, c'est l'aciérie de Whyalla qui est le plus en difficulté. Contrairement à ce qui se passe dans le Queensland, les autorités locales semblent donc prêtes à aider l'entreprise à se relever. C'est le cas aussi du gouvernement fédéral. Le ministre de l'Industrie, Christopher Pyne :
 
« Je suis en contact avec le ministre local des Finances pour voir ce que nous, gouvernement local et gouvernement fédéral, pouvons faire dans l'immédiat pour garantir aux salariés de Whyalla que les affaires continuent comme d'habitude et qu'on ne les laissera pas tomber. C'est pour cette raison qu'on s'apprête à acheter 72 000 tonnes d'acier. C'est pour cette raison que j'utilise les réformes anti-dumping pour éviter que les entreprises australiennes ne soient victimes d'importations à bas prix. Il y a d'autres choses que l'on peut faire et on est en train d'en discuter. »
 
Rowan Ramsey, élu de la circonscription locale de Grey, estime que ce n'est pas au contribuable de payer les dettes d'Arrium. Mais le sénateur indépendant Nick Xenophon pense que l'État est en partie responsable des difficultés de l'aciérie :
 
« Il n'y a pas de politique 'achetez australien' pour l'acier, les règles ne sont pas équitables. De ce qu'on a entendu à Whyalla, c'est très clair : s'il y avait une politique d'approvisionnement équitable, des règles justes, qui prenaient en compte les bénéfices économiques d'une construction locale et des revenus que d'autres sidérurgistes pourraient obtenir, je ne pense pas qu'Arrium serait en difficulté aujourd'hui. »
 
Devant le Sénat, Arrium a affirmé que l'importation d'acier bon marché de Chine a contribué à ses pertes financières.