À la suite de ces révélations, plusieurs entraîneurs ont été poursuivis et condamnés pour cruauté envers les animaux. Quelques mois plus tard, Mike Baird, le Premier de l'État de Nouvelle-Galles-du-Sud, l'État de Sydney, a décidé d'aller plus loin et d'interdire les courses professionnelles de lévriers.
Dans un pays où l'on attache autant d'importance au bien-être animal qu'on aime les paris, l'annonce-surprise a divisé. Plus surprenant encore, Mike Baird vient de changer d'avis : il « s'est trompé », affirme-t-il, et il souhaite donner une seconde chance à cette industrie controversée. Une victoire pour Brenton Scott, directeur de l'association des entraîneurs et propriétaires de lévriers de Nouvelle-Galles-du-Sud :
« La question qui était au cœur de cette affaire, c'était : est-ce le rôle du gouvernement de juger a priori si une industrie sera en mesure, ou non, de régler ses problèmes ? Je crois que ça aurait été du jamais vu. »
À défaut d'interdire les courses de lévriers, le gouvernement local entend renforcer les garde-fous : chaque éleveur devra payer une caution de 1 500 dollars par chien, le nombre de pistes et le nombre de courses seront réduites, et de lourdes amendes seront introduites.
Mike Baird assure que s'il a changé d'avis, ce n'est pas parce qu'il risquait de se faire renverser par ses alliés politiques, mais parce que la population voulait continuer à pouvoir suivre les courses de lévriers. Une affirmation contestée par Verna Simpson, de la société protectrice des animaux :
« Il a cédé face à quelques personnes qui ont haussé le ton. Le jour où il a annoncé l'interdiction des courses, les sondages montraient que 85% des gens de la région y étaient favorables, et les sondages les plus récents montrent que 60% des gens sont pour une interdiction. Rien n'a changé, les preuves sont toujours là. »
D'après un rapport officiel, entre 48 000 et 68 000 chiens ont été tués au cours des douze dernières années en Nouvelle-Galles-du-Sud, parce qu'ils n'étaient plus suffisamment compétitifs.
L'Australie est l'un des huit derniers pays au monde où se déroulent des courses professionnelles de lévriers.