Quelques heures à peine après la prestation de serment de Donald Trump, la Maison Blanche a annoncé que les Etats-Unis se retiraient du Traité Trans-Pacifique.
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Cet accord était la pierre angulaire de la politique commerciale de Barack Obama, produit de sa stratégie de booster le commerce des Etats-Unis avec l'Asie et de contrebalancer ainsi l'influence de la Chine dans la région. Le Partenariat devait permettre de baisser les droits des douanes tout en laissant chaque pays souverain chez lui. Pour le ministre fédéral du Commerce, Steve Ciobo, cette décision est "décevante, mais pas inattendue". Pourtant, le gouvernement australien continue de demander au Parlement de ratifier le pacte commercial.
« Nous voyons les avantages que nous pouvons réaliser avec cet accord. Il se peut - et il semble bien que ce soit bien le cas - que les États-Unis ne ratifieront pas le PPT, mais les bénéfices que nous pourrions en tirer méritent absolument d'être soutenus"
Le ministre a affirmé que l'accord offrait de nouvelles opportunités d'exportations pour les agriculteurs, les fournisseurs de services et les exportateurs de biens. L'Accord soutiendrait aussi la croissance du commerce dans la région, contribuerait à la croissance économique et à la création de nouveaux emplois.
Pour le vice-Premier ministre, Barnaby Joyce, ratifier ce Traité serait un signal fort que l'Australie s'engage dans le libre-échange.
"C'est un indicateur clair de nos intentions et comme nous allons vers d'autres accords commerciaux bilatéraux ( NDLR : avec l'Union européenne, le Royaume-Uni, l'Indonésie) , qui auront sans doute lieu - c'est un indicateur que c'est quelque chose qui fait avancer le monde ", at-il dit.
L'accord de libre-échange, signé fin 2015, devait réunir douze pays de la zone Pacifique. La question est maintenant de savoir s'il peut encore exister, à 11, sans le pays moteur de l'initiative.
Selon le dernier chapitre du Traité, l'accord commercial ne peut se poursuivre que si au moins six de ses 12 membres initiaux ont ratifié l'accord et si ces six pays représentent 85% du PIB combiné des 12 pays. Cela signifie que l'accord ne peut pas entrer en vigueur si les États-Unis ou le Japon ne ratifient pas l'accord parce qu'ils représentent entre eux 79% du PIB des 12 signataires originaux.
Le porte-parole du Parti travailliste, Jason Clare, a déclaré qu'il n'y avait aucune preuve que le PPT aurait un impact significatif sans les États-Unis. Il dit avoir demandé au gouvernement un modèle économique pour savoir à quoi un accord sans les Etats-Unis pourrait ressembler. Selon lui, le gouvernement lui aurait répondu qu'il n'en avait pas fait.
Des accusations réfutées par le ministre Steve Ciobo, « C'est franchement déraisonnable de s'attendre à ce qu'une 'institution comme la Banque mondiale et d'autres dans le monde aient couru le risque de se lancer sur quelque chose d'hypothétique ».
La semaine dernière, Steve Ciobo, a rencontré des dirigeants du Japon, du Canada, du Mexique, de Singapour et de Nouvelle-Zélande en Suisse pour « faire avancer le TPP» sans les États-Unis. Le gouvernement australien à appeler l'opposition à le soutenir.
Voir notre article sur le sujet : Partenariat Trans-Pacifique: Washington pourrait faire passer la pilule