L'Australie devra retenir l'équivalent de presque de deux ans d'émissions de gaz à effet de serre si elle veut atteindre ses objectifs climatiques pour 2030. C'est le point de vue des groupes environnementaux, qui s'appuient sur les derniers donnés publiées par le gouvernement fédéral.
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L'objectif le plus récent, convenu à Paris l'année dernière, exige que l'Australie réduise ses émissions gaz à effet de serre entre 26 à 28% par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Mais le dernier rapport du ministère de l'Environnement, publié ce jeudi, montre que les émissions ont augmenté de 0,8% cette l'année.
Le ministre de l'Environnement et de l'énergie, Josh Frydenberg, se réjouit de ce rapport. Selon lui, "ces chiffres montrent que les émissions du pays par habitant et les émissions par unité de PIB n'ont jamais été aussi bas ces 27 dernières années".
Un enthousiasme qui n'est pas partagé par Matthew Rose, économiste à la Fondation de Conservation australienne, la principale organisation environnementale d'Australie. "Selon certaines estimations, si nous continuons comme nous le faisons, nous serons un milliard de tonnes au-dessus de l'objectif de Paris en 2030, ce qui représente à l'heure actuelle, un peu moins de deux ans de nos émissions", explique-t-il.
Josh Frydenberg, explique, dans une déclaration officielle que "la politique du gouvernement, tout comme le Fonds de réduction des émissions, travaille à réduire les émissions du pays sans que ça ne coûte trop cher, sans augmenter le prix de l'électricité, comme l'a fait la taxe carbone du parti travailliste".
L'Australie a aboli sa taxe carbone en 2014. C'était une promesse du parti conservateur arrivé au pouvoir. La taxe était très critiquée par le secteur minier qui est l'un des moteurs principaux de la croissance australienne, mais qui est aussi très polluant.
Les promesses du gouvernement ne convainquent pas John Connor, le directeur de l'institut du Climat. Selon lui, les émissions de l'Australie vont continuer à grimper et les solutions du gouvernement ne vont pas être sans conséquence pour le portemonnaie des Australiens. "Si vous vous basez sur ce que dit le Fonds de réduction des émissions pour combler l'écart de 1 milliard de tonnes que le gouvernement lui-même a identifié pour l'objectif de 2030, cela va coûter entre 12 et 55 milliards de dollars", argumente John Connor.
La Fondation de Conservation australienne ainsi que l'Insitut du Climat s'entendent sur le fait que la politique climatique du gouvernement devrait envisager toutes les options, y compris une taxe sur le carbone. Une option qui a déjà été écarté par le premier ministre.