Avenir institutionnel et nickel : un retour au dialogue ?

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer

Les échanges se sont multipliés en début de semaine entre Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer, et les responsables politiques calédoniens. Le représentant de l'Etat dresse le bilan. 

« Attachement indéfectible au dialogue politique, au service de la paix et au service des Calédoniennes et des Calédoniens », ce sont les fondamentaux auxquels Sébastien Lecornu se dit particulièrement attaché en préambule de son bilan des deux jours d’échanges avec les responsables politiques calédoniens. 

Le tour des formations

En deux jours, Sébastien Lecornu a eu une dizaine d'échanges téléphoniques avec la Nouvelle-Calédonie. Lundi et mardi, le ministre des Outre-mer a ainsi fait le tour des tendances, formations politiques et mouvances du Caillou avec un objectif majeur rappelé dans le communiqué-bilan du ministère : « faire le point sur le processus politique entamé en octobre dernier lors de son dernier déplacement en Nouvelle-Calédonie »

Conséquences du « oui » et du « non »

Parmi les sujets abordés, celui de « la nécessité de préciser collectivement les implications et conséquences d’un “Oui” ou d’un “Non” à l’éventuel troisième référendum ». Dans la mesure où le congrès de la Nouvelle-Calédonie peut demander son déclenchement dès le 4 avril, il y a urgence. Et, le ministre l’affirme, « un premier document de travail, unique dans son contenu, sera prochainement adressé aux forces politiques calédoniennes ».

L’usine du Sud au menu

Sujet ô combien incontournable en ce moment, le dossier de la reprise de l’usine du Sud, « et plus généralement de l’avenir du nickel sur le territoire ». Et sur ce sujet, le dialogue est devenu impossible depuis plusieurs mois maintenant. Les indépendantistes, qui plaident pour une usine pays, avaient quitté la table des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, les discussions du groupe dit Leprédour, tant que la question du complexe industriel du grand Sud n’était pas réglée. 

Retour au dialogue ? 

Selon le document du ministère des Outre-mer, « ils se sont accordés sur l’importance de poursuivre les discussions pour construire la solution industrielle qui permettra de maintenir les 3.000 emplois du site et de garantir la protection de l’environnement ». Pas de précision sur la place de l’actionnariat calédonien, pas plus que sur celle de l’Etat, deux éléments qui « restent à définir et à préciser dans le cadre d’échanges multilatéraux. L’Etat maintient la main tendue par le ministre lors de ses voeux calédoniens télévisés du 11 janvier », ajoute le communiqué.

Les bases du travail et du dialogue

Le processus semblerait, finalement, pouvoir reprendre avec l’ensemble des interlocuteurs puisque « les différentes personnalités politiques calédoniennes ont donné leur accord pour poursuivre les discussions en ce sens dans les jours qui viennent ». En revanche, ce sera en se conformant aux règles que l’Etat pose comme principes de base : « le refus catégorique de la violence », « le soutien aux forces de l’ordre », « la confiance dans l’autorité judiciaire » et « la recherche du dialogue ».


Sébastien Lecornu a échangé avec : 
- Sonia Backès, présidente de l’assemblée de la province Sud
- Paul Néaoutyine, président de l’assemblée de la province Nord
- Milakulo Tukumuli, président de l’Éveil océanien, et Vaimu'a Muliava, membre du gouvernement
- Rock Wamytan, président du congrès de la Nouvelle-Calédonie
- Philippe Gomès et Philippe Dunoyer, députés de la Nouvelle-Calédonie, et Philippe Michel, président du groupe Calédonie ensemble au congrès
- Pierre Frogier, sénateur de la Nouvelle-Calédonie
- Daniel Goa, président de l’Union calédonienne
- Nicolas Metzdorf, maire de La Foa, président de Générations NC
- Jacques Lalié, président de l’assemblée de la province des Îles Loyauté
- Thierry Santa, président du gouvernement.