D'ici 2050, la demande de nickel va croître de 108 %. La Banque mondiale lance son "Mécanisme pour une exploitation minière adaptée à la protection climatique." Ce fonds d'investissement est le premier instrument au monde ayant vocation à soutenir une exploitation minière responsable et durable.
La Banque mondiale a prévu d’investir 45 millions d’euros sur une période de cinq ans. Le mécanisme privilégiera les activités autour de projets visant à atténuer le changement climatique, adapter l’industrie au changement climatique, créer des débouchés pour contribuer à la réduction des impacts de l’industrie minière tout au long de la chaîne de production des minerais indispensables aux énergies propres.
Les prévisions de la Banque mondiale partent de l’hypothèse que les pays mettront en œuvre l’Accord de Paris et réduiront les émissions afin de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C. Dans un scénario de réchauffement climatique de 1,5 °C, la demande mondiale de métaux industriels d’ici 2050 sera encore plus forte selon la Banque mondiale à paraître en 2019.
Le fonds fiduciaire multi-donateurs veut accompagner les pays en développement et les économies émergentes pour la mise en œuvre de stratégies et de pratiques durables et responsables dans l’ensemble de la filière minière. Pour le moment, le gouvernement allemand et les entreprises privées Rio Tinto et Anglo-American se sont engagés financièrement. De son côté, le groupe français Eramet se veut acteur d’une démarche sociétale et environnementale de progrès continue. Le mécanisme d’investissement de la Banque mondiale aidera par ailleurs les gouvernements à installer un cadre politique, réglementaire et juridique solide pour promouvoir une exploitation minière adaptée à l’action climatique et créer les conditions propices à des investissements privés.
Aider et protéger
Le mécanisme financier (fonds fiduciaire multi-donateurs) contribuera à introduire des pratiques durables d’extraction et de transformation des minéraux et des métaux comme le lithium, le nickel, le cobalt et le cuivre entrant dans les technologies utilisées pour les énergies propres, comme l’éolien, le solaire ou les batteries destinées au stockage d’énergie et aux véhicules électriques. Il s’attachera à aider les pays en développement riches en ressources à profiter pleinement d’une hausse de la demande de produits miniers tout en veillant à ce que la gestion du secteur de l’extraction minimise l’empreinte environnementale et climatique.Les prévisions de la Banque mondiale partent de l’hypothèse que les pays mettront en œuvre l’Accord de Paris et réduiront les émissions afin de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C. Dans un scénario de réchauffement climatique de 1,5 °C, la demande mondiale de métaux industriels d’ici 2050 sera encore plus forte selon la Banque mondiale à paraître en 2019.
Pour une industrie responsable et durable
Ce nouveau mécanisme, qui vise à rendre compatible l'extraction minière et la transition énergétique, procède directement d’un rapport de la Banque mondiale, intitulé "The Growing Role of Minerals and Metals for a Low-Carbon Future", qui concluait qu’un avenir sans carbone serait beaucoup plus vorace en minerais et métaux industriels qu’anticipé dans un scénario de maintien du statu quo. La demande mondiale de - lithium et nickel notamment - va exploser d’ici 2050, avec des hausses de 965 % pour le lithium et de 108 % pour le nickel. Si cette évolution de la demande de métaux ouvre de réelles perspectives pour les pays riches en ressources, elle s’accompagne aussi de nouveaux défis : sans pratiques d’extraction respectueuses du climat, les effets négatifs de cette activité iront croissant, au détriment des communautés locales et de l’environnement.Le fonds fiduciaire multi-donateurs veut accompagner les pays en développement et les économies émergentes pour la mise en œuvre de stratégies et de pratiques durables et responsables dans l’ensemble de la filière minière. Pour le moment, le gouvernement allemand et les entreprises privées Rio Tinto et Anglo-American se sont engagés financièrement. De son côté, le groupe français Eramet se veut acteur d’une démarche sociétale et environnementale de progrès continue. Le mécanisme d’investissement de la Banque mondiale aidera par ailleurs les gouvernements à installer un cadre politique, réglementaire et juridique solide pour promouvoir une exploitation minière adaptée à l’action climatique et créer les conditions propices à des investissements privés.
Projets éligibles
Les projets éligibles devront partager les objectifs suivants et notamment soutenir l’intégration des énergies renouvelables, comme le solaire, dans les opérations minières, sachant que le secteur extractif représente 11 % de l’utilisation énergétique totale dans le monde et que les exploitations minières dans des zones reculées fonctionnent souvent au diesel ou au charbon. Éligibles également les projets visant à pratiquer une exploitation minière respectueuse des forêts, pour prévenir la déforestation et soutenir les pratiques d’utilisation durable des terres ou la reconversion des anciens sites miniers, et enfin les projets visant au recyclage des minéraux, en aidant les pays en développement à se convertir aux principes de l’économie circulaire afin de réutiliser ces produits d’une manière respectueuse de l’environnement."La Banque mondiale soutient une transition décarbonée (sans charbon NDLR) dès lors que l’activité minière respecte le climat et s’appuie sur des filières durables et propres. Les pays en développement ont un rôle décisif à jouer dans cette transition, en exploitant les minéraux stratégiques sans nuire aux communautés, aux écosystèmes ni à l’environnement. Les pays dotés de minéraux stratégiques disposent ainsi d’une occasion idéale pour profiter de la transition mondiale vers les énergies propres"
Riccardo Puliti, directeur principal et chef du pôle Énergie et industries extractives à la Banque mondiale.