Barrages filtrants devant des carrières du Grand Nouméa

Les rouleurs stationnés, ce 18 janvier, à l'entrée d'une carrière de Nakutakouin.
Le syndicat « rouleurs pays » est mobilisé depuis ce mercredi matin à proximité de six carrières du Grand Nouméa. Les rouleurs affiliés à cette jeune organisation, créée en octobre dernier, demandent une revalorisation du prix du transport, qui selon eux, n’a pas évolué depuis trente ans.

Les transporteurs de matériaux se sont cassés les dents, ce 18 janvier, à l'entrée de plusieurs carrières de Dumbéa, de Païta et du Mont-Dore. Le tout nouveau syndicat des "rouleurs pays" a stationné ses camions pour filtrer les mouvements sur site.  

Pas de blocage techniquement, insiste l'organisation syndicale. Mais impossible pour les transporteurs de matériaux de pénétrer dans l'enceinte des carrières. 


Des tarifs trop faibles selon les rouleurs

Les rouleurs affiliés à ce jeune syndicat, créé en octobre dernier, demandent une revalorisation du prix du transport qui, selon eux, n’a pas évolué depuis 30 ans.

"On se bat pour (tous) les transporteurs, que ce soit de marchandises, du BTP ou des travaux publics", précise Teli Lamata. Selon le porte-parole du syndicat, les prix ont même baissé, alors que l'inflation, elle, atteint des records. 

"Actuellement, pour un (camion) 10 roues, c'est 7 000 à 7 500 francs de l'heure. Il y en a même qui vont jusqu'à 5 500 francs, alors qu'il y a vingt ans, c'était 7 800 francs de l'heure", alerte Teli Lamata.

Avoir une petite entreprise de roulage à l'heure actuelle, c'est aller à la catastrophe. 

Teli Lamata, porte-parole du syndicat des « rouleurs pays »


Des livraisons interrompues

Le blocage des transports de matériaux a des conséquences sur les chantiers. L’entreprise Audemard, qui exploite les carrières de Pont-des-Français, au Mont-Dore, et Gadji, à Païta, ne peut plus livrer ses clients. 

Ils "ne peuvent plus rentrer dans les carrières ni en sortir", signale Gérard Tollet, son directeur. "Concernant le béton, on ne peut plus faire les livraisons car les camions sont bloqués à l'intérieur du site."  

Les rouleurs demandent à ce que leurs tarifs soient revalorisés.

De quoi engendrer "du retard sur les chantiers pour les clients et une perte sur le chiffre d'affaires", déplore le patron de l'entreprise Audemard. Entre 2 500 tonnes et 3 000 tonnes de matériaux de carrière et une centaine de mètres cubes de béton n'ont ainsi pu sortir de l'entreprise.   

Le syndicat des « rouleurs pays » demande à rencontrer la Fédération calédonienne du BTP, la Chambre de commerce et d'industrie, le gouvernement et la province Sud. Cette nouvelle organisation est composée d'anciens membres du syndicat des rouleurs et du BTP, qui s'était mobilisé juste avant noël devant les dépôts de carburant de Nouméa.