Bloqués à Fidji, ils espèrent un vol vers la Nouvelle-Calédonie

Aéroport international de Nadi, à Fidji, vue d'archives.
Une soixantaine de Français en attente de rentrer chez eux se sont signalés à Fidji, dont 23 résidents calédoniens. Depuis dix jours, ils appellent de leurs vœux un vol en direction de Tontouta, soit pour transiter vers la Métropole, soit pour retrouver leur domicile sur le Caillou.
[MISE A JOUR AVEC DERNIER CHIFFRE]

Environ 1 300 kilomètres séparent Suva de Nouméa. Une distance qu'une soixantaine de Français rêvent de parcourir au plus vite. Selon nos informations, il s’agit notamment de touristes ou de travailleurs venus à Fidji pour des missions de courte durée. Un groupe de jeunes volontaires est par exemple présent pour le compte d'une ONG. 
 

Méfiance grandissante

Ces Français se prennent en charge mais la situation devient de plus en plus compliquée à mesure que passent les jours : leurs interlocuteurs fidjiens refusent des réservations, par crainte que les visiteurs ne soient porteurs du Covid-19. 
 

En attente de partir

Parmi eux, 23 résidents calédoniens. Tous attendent de pouvoir quitter Fidji. Ils comptent pour cela sur un vol qui serait affrété depuis la Calédonie, afin de rentrer chez eux, s'ils vivent sur le Caillou, ou de transiter vers le Japon. Sauf qu'en ces temps de fermeture des frontières et de protection des populations, ça coince
 

Il y a dix jours, le premier cas fidjien

Explications avec Mylène Rokia. Cette jeune Métropolitaine avait trouvé un travail aux Fidji en janvier, auprès de l’Alliance Champlain. Depuis le premier cas détecté sur l'archipel, le jeudi 19 mars, elle a démissionné et tente de rentrer. «Jeudi soir, j'ai réservé un vol qui était censé passer par Singapour, puis Londres, puis la France, et il m'a directement été refusé», raconte-t-elle.

Son témoignage recueilli samedi 28 mars par Isabelle Braouet :
©nouvellecaledonie
 

L'échec des lignes commerciales

«Le lendemain matin, j'ai essayé de réserver un autre vol, qui était censé passer par l'Australie, puis Abou-Dhabi, puis la France. L'Australie, entre- temps, a déclaré qu'elle fermait ses frontières et qu'elle n'autorisait pas les transits, ni rien. De là, je suis restée coincée ici par rapport aux lignes commerciales.»
 

Refus calédonien

«Entre-temps, j'avais bien sûr contacté l'ambassade de France ici aux Fidji, qui est très disponible et qui essaie de tout mettre en œuvre pour nous rapatrier», poursuit la jeune femme, que nous avons contactée par appel vidéo sur Internet. «Elle était en négociation avec le gouvernement calédonien et Aircalin, pour essayer d'affrêéer un vol qui puisse nous rapatrier sur Nouméa et ensuite de Nouméa, prendre un vol jusqu'à Tokyo puis jusqu'à Paris. Sans succès.» 
 

La peur que le Japon ne se ferme complètement

Il faut dire qu'il a été décidé de suspendre les arrivées à Tontouta depuis le vendredi 20 mars. Et la question s'avère sensible, alors que la Calédonie recense quinze malades, dont quatorze liés à un voyage. «Ils ont dit "non" à plusieurs reprises», confirme Mylène. On est train de louper les vols qui vont jusqu'à Tokyo. Parce qu'à terme, je pense que l'aéroport de Tokyo va fermer et il n'y aura vraiment plus de lignes pour nous rapatrier en France. Si on n' pas ce vol de rapatriement vers Nouméa et ensuite vers Tokyo, dans les prochains jours, à mon avis, on va rester bloqués ici pendant une petite période.»

Au 26 mars, Fidji comptait cinq malades du Covid-19.