En se retirant de MCC, un conglomérat industriel et minier chinois responsable d’une pollution marine en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le premier fonds privé d’investissement norvégien Storebrand rejoint plusieurs autres institutions financières. L'ONG Earthworks s'en félicite.
Exemple concret de la nature complexe et évolutive de la mondialisation, Storebrand, le plus grand gestionnaire d'actifs privés de Norvège, s’est retiré du conglomérat minier Métallurgical Corporation of China (MCC) dans lequel il avait investi. La raison invoquée ? Les violations de la norme ESG en Papouasie Nouvelle-Guinée, par l'usine Ramu Nickel qui appartient à MCC. Les investisseurs norvégiens ont estimé que la norme ESG qui définit un investissement durable et responsable et renvoie au respect de trois notions (environnement, social, gouvernance) n'était pas respectée.
"Le déversement de résidus miniers directement dans les milieux marins est une stratégie controversée à l'échelle internationale. Les écosystèmes marins sont essentiels à une planète saine et doivent être protégés", a déclaré Bard Bringedal, directeur des investissements de Storebrand Asset Management à Oslo pour justifier le retrait de son investissement dans MCC et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
C’est une ONG américaine et internationale, Earthworks qui mène le combat contre les pratiques de "Ditch Ocean Dumping" consistant à rejeter les résidus miniers, des boues acides souvent de couleur rouge, dans l’océan. En plus de MCC, 5 autres compagnies minières auraient des pratiques identiques en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’archipel se situe à 2500 kilomètres au nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie.
"Le conseil d’administration norvégien de Storebrand, se félicite l’ONG Earthworks, a décidé de retirer sa participation dans une importante société métallurgique et minière chinoise qui élimine ses résidus acides de minerai en les rejetant, par pipeline, au fond de l'océan en Papouasie-Nouvelle-Guinée."
En se retirant de MCC, les investisseurs norvégiens ont pointé la mine et l’usine de nickel-cobalt de Ramu que la société minière et métallurgique chinoise exploite en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au cœur d’un scandale environnemental, elle est accusée d’avoir déversé des millions de tonnes de déchets toxiques dans l'océan. L’apparition de boues rouges, en juillet 2019, avait révélé la pollution environnementale.
Selon une étude dévoilée par Earthworks, des sociétés minières non-respectueuses des normes environnementales déverseraient encore près de 220 millions de tonnes de déchets miniers chaque année, directement dans les océans. Bien qu'elle ait été progressivement supprimée dans de nombreuses régions du monde, la pratique des rejets en mer est encore d’actualité en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et de façon plus étonnante…En Norvège. 5 grandes compagnies minières mondiales sont désormais exclues de la liste des investissements du fonds norvégien. "Il y a peut-être une carte à jouer pour la Nouvelle-Calédonie, en général les fonds d’investissement ont des classes d’allocation. Ils sont sortis de MCC, mais ils doivent trouver un équivalent, investir ailleurs" précise un investisseur du secteur de la transition énergétique à Genève, sous couvert d’anonymat.
Sous la pression d’une partie de l’opinion publique, mais aussi d’investisseurs, de producteurs et de négociants, le monde des mines est en train de changer. Traçabilité, règles sociales et environnementales, les producteurs responsables ont tout à y gagner. La certification CERA indiquant l'origine des matières premières, et imposant les critères éthiques de la norme ESG pour l'investissement durable, est une initiative soutenue par les instances européennes. Elle regroupe des entreprises minières et métallurgiques, des universités européennes et des chercheurs engagés pour une production minière responsable.
Cours du nickel à trois mois au LME de Londres le 15/05/2020 à 15:30 GMT
11.912 $/t - 1,16 %. Sur cinq jours - 2,97 %
"Le déversement de résidus miniers directement dans les milieux marins est une stratégie controversée à l'échelle internationale. Les écosystèmes marins sont essentiels à une planète saine et doivent être protégés", a déclaré Bard Bringedal, directeur des investissements de Storebrand Asset Management à Oslo pour justifier le retrait de son investissement dans MCC et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
C’est une ONG américaine et internationale, Earthworks qui mène le combat contre les pratiques de "Ditch Ocean Dumping" consistant à rejeter les résidus miniers, des boues acides souvent de couleur rouge, dans l’océan. En plus de MCC, 5 autres compagnies minières auraient des pratiques identiques en Papouasie-Nouvelle-Guinée. L’archipel se situe à 2500 kilomètres au nord-ouest de la Nouvelle-Calédonie.
"Le conseil d’administration norvégien de Storebrand, se félicite l’ONG Earthworks, a décidé de retirer sa participation dans une importante société métallurgique et minière chinoise qui élimine ses résidus acides de minerai en les rejetant, par pipeline, au fond de l'océan en Papouasie-Nouvelle-Guinée."
Mines et usines responsables
Signe que les mentalités évoluent, les banques américaines Citigroup et Standard Chartered, trés présentes dans les matières premières, ont toutes deux publié de nouvelles chartes qui s'opposent à tout financement de projets industriels comprenant le rejet en mer des déchets miniers. La campagne de l’ONG américaine bénéficie du soutien de 40 organisations dans 17 pays, elle appelle les institutions financières à se départir de tout projet ou entreprise qui pratique les rejets en mer.En se retirant de MCC, les investisseurs norvégiens ont pointé la mine et l’usine de nickel-cobalt de Ramu que la société minière et métallurgique chinoise exploite en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Au cœur d’un scandale environnemental, elle est accusée d’avoir déversé des millions de tonnes de déchets toxiques dans l'océan. L’apparition de boues rouges, en juillet 2019, avait révélé la pollution environnementale.
La mer était rouge...
En juillet 2019, les rejets miniers tapissant les fonds marins étaient remontés à la surface de la baie de Basamuk située dans la province de Madang. L’usine hydro métallurgique Ramu Nickel (MCC), à l’origine de la pollution aux boues rouges produit du nickel-cobalt pour les batteries des véhicules électriques. La décision de Storebrand est importante pour la communauté mélanésienne de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui lutte contre la pollution environnante depuis des années. "En se séparant de MCC, a encore estimé Earthworks, le fonds d’investissement Storebrand prend clairement position contre les dérives de pratiques minières à bas coût nuisibles à l'environnement et aux peuples autochtones."Pratiques industrielles déloyales
Ces pratiques industrielles, en réduisant les coûts de production de l’usine de Ramu lui ont offert, en plus des bas salaires, un avantage concurrentiel important vis à vis de ses concurrents australiens et calédoniens : par l’absence de tout investissement lourd consacré à la protection de l'environnement . "Et ils font ça depuis le premier jour de production de l’usine de Ramu au début des années 2000", précise John Foulkes un investisseur de la transition énergétique à Vancouver au Canada.Selon une étude dévoilée par Earthworks, des sociétés minières non-respectueuses des normes environnementales déverseraient encore près de 220 millions de tonnes de déchets miniers chaque année, directement dans les océans. Bien qu'elle ait été progressivement supprimée dans de nombreuses régions du monde, la pratique des rejets en mer est encore d’actualité en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et de façon plus étonnante…En Norvège. 5 grandes compagnies minières mondiales sont désormais exclues de la liste des investissements du fonds norvégien. "Il y a peut-être une carte à jouer pour la Nouvelle-Calédonie, en général les fonds d’investissement ont des classes d’allocation. Ils sont sortis de MCC, mais ils doivent trouver un équivalent, investir ailleurs" précise un investisseur du secteur de la transition énergétique à Genève, sous couvert d’anonymat.
Nouvelle normes éthiques
L’industrie minière mondiale va devoir se conformer à de nouvelles normes éthiques qui doivent entrer en vigueur d’ici 2022. Elles ont été définies par l’OCDE, la Banque mondiale et l’Union européenne. La Bourse des métaux de Londres a décidé de les appliquer afin de valoriser les producteurs responsables "comme la Nouvelle-Calédonie" avait indiqué le président (CEO) du LME, Matthew Chamberlain, dans une interview accordée à La 1ere.Sous la pression d’une partie de l’opinion publique, mais aussi d’investisseurs, de producteurs et de négociants, le monde des mines est en train de changer. Traçabilité, règles sociales et environnementales, les producteurs responsables ont tout à y gagner. La certification CERA indiquant l'origine des matières premières, et imposant les critères éthiques de la norme ESG pour l'investissement durable, est une initiative soutenue par les instances européennes. Elle regroupe des entreprises minières et métallurgiques, des universités européennes et des chercheurs engagés pour une production minière responsable.
Cours du nickel à trois mois au LME de Londres le 15/05/2020 à 15:30 GMT
11.912 $/t - 1,16 %. Sur cinq jours - 2,97 %