Bougainville choisit l’indépendance

Durant le dépouillement des bulletins dans la ville de Buka.
Sur près de 207 000 électeurs appelés aux urnes, ils ont été 181 067 à participer au référendum sur l’avenir de Bougainville. Les résultats ont été proclamés mercredi après-midi: l’archipel autonome de Papouasie-Nouvelle-Guinée a opté pour l’indépendance à une écrasante majorité. 
La proclamation des résultats en direct sur la page Facebook de la commission référendaire a été suivie avec émotion et impatience par de nombreux internautes. Malgré les mauvaises conditions de diffusion. Et la nouvelle est tombée ce mercredi en milieu d'après-midi, depuis le centre de comptage installé dans la ville de Buka : le référendum historique organisé à Bougainville du 23 novembre au 7 décembre s'achève sur la victoire écrasante du «oui» à l'indépendance, qui était donné favori.
 
A l'annonce du résultat, le 11 décembre.
 

Prochaine étape : le Parlement de PNG

Ce sont 176 928 électeurs qui ont choisi de quitter la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Contre seulement 3 043 qui ont préféré l'autonomie encore élargie. Reste toutefois une étape de taille : faire ratifier le vote par le Parlement de PNG, dont certains élus sont vigoureusement opposés à cette indépendance. Ils redoutent notamment un effet de contagion dans ce pays d'une très grande diversité ethnique.
  

«Le pouvoir de la plume face aux armes»

L'ampleur de la victoire des partisans de l'indépendance devrait cependant peser en faveur de la reconnaissance du référendum. Le président de la commission référendaire, Bertie Ahern, a exhorté toutes les parties à valider le résultat de la consultation, qu'il a annoncé. Ce vote était pour «votre paix, votre histoire et votre avenir» et a montré «le pouvoir de la plume face aux armes», a-t-il formulé.
Le vice-président du gouvernement autonome votant à Buka.


Vers le 194e Etat reconnu par l'Onu ?

Ce référendum intervient après une décennie de conflit armé, qui a fait 20 000 morts, avant le cessez-le-feu de 1998 et l'accord de 2001. Bougainville fait partie des territoires les plus pauvres de l'hémisphère Sud, tout en détenant un sous-sol très riche en cuivre. Deviendra-t-il le 194e Etat reconnu par les Nations-Unies ? L'archipel, qui doit son nom au navigateur français, risque en tout cas de devenir un nouvel enjeu de la lutte d'influence entre les puissances régionales dans le Pacifique, dont la Chine et l'Australie.