Un océan de boue et de dévastation. Quatre jours après la rupture d’un barrage de la compagnie minière Vale, le bilan provisoire du désastre survenu dans l’une des plus grandes mines de fer du Brésil ne cesse de s’alourdir. Il est provisoirement de 60 morts et 292 disparus.
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La justice a bloqué plus de 2,5 milliards d’euros sur les comptes du groupe minier brésilien à titre de réparations et les autorités locales lui ont infligé des amendes totalisant 70 millions d'euros.
Le Conseil d'administration a annoncé la suspension du paiement de dividendes aux actionnaires et de primes aux cadres de Vale. Sur les marchés boursiers, le cours de l’action du géant minier a perdu jusqu’à 20% de sa valeur. Et les marchés financiers de spéculer sur une éventuelle flambée des cours du fer. Les négociants de Londres et les sidérurgistes chinois sont inquiets. Les réserves de minerais à haute teneur pourraient venir à manquer si le gouvernement brésilien ordonnait un audit et la fermeture d’autres mines.
Quelles conséquences pour Vale ? Jean-François Lambert expert des matières premières
En novembre 2015, un autre barrage, que la compagnie détenait en copropriété avec l'Anglo-Australien BHP, avait également cédé à Mariana, à 120 km de là, faisant 19 morts. Un bilan moins lourd au niveau humain, mais un désastre environnemental, avec la contamination du fleuve Rio Doce, un des plus importants du pays, sur plus de 650 km et deux Etats brésiliens, jusqu'à l'océan. Ironie grinçante de l’histoire, le nom complet de la compagnie minière brésilienne est Companhia Vale do Rio Doce (Compagnie Vallée de la Douce Rivière) faisant référence au fleuve Rio Doce, berceau minier du groupe brésilien.
Quand il a pris ses fonctions, en 2017, le PDG de Vale Fabio Schvartsman a déclaré que l'entreprise aurait pour mot d'ordre: "plus jamais Mariana". "Vale a été inconséquent et incompétent. On pensait qu'ils (les dirigeants) auraient tiré des leçons de Mariana, mais trois ans après, c'est notre ville qui est meurtrie", s'est insurgé dimanche Avimar de Melo, maire de Brumadinho. Les revenus de sa commune dépendent quasi exclusivement de l'activité minière, qui emploie en outre une grande partie de la population de 39.000 habitants ; Sur place, les secours poursuivent leurs recherches pour retrouver les centaines de disparus du drame de Brumadinho. L’arrivée de 130 militaires israéliens sur le site de la catastrophe minière va permettre d’intensifier les recherches des disparus dans l’immense étendue de boue et de désolation.Les populations traumatisées vivent au son de sirènes avertissant du risque de rupture d'un autre barrage minier, alerte ensuite levée, jusqu'à présent.
Le Conseil d'administration a annoncé la suspension du paiement de dividendes aux actionnaires et de primes aux cadres de Vale. Sur les marchés boursiers, le cours de l’action du géant minier a perdu jusqu’à 20% de sa valeur. Et les marchés financiers de spéculer sur une éventuelle flambée des cours du fer. Les négociants de Londres et les sidérurgistes chinois sont inquiets. Les réserves de minerais à haute teneur pourraient venir à manquer si le gouvernement brésilien ordonnait un audit et la fermeture d’autres mines.
Quelles conséquences pour Vale ? Jean-François Lambert expert des matières premières
Une compagnie du Sud
Plus grand producteur de minerai de fer et de nickel au monde, le Brésilien Vale voit son image de nouveau ternie par la catastrophe provoquée par la rupture d'un de ses barrages miniers à Brumadinho, qui a fait au moins 60 morts et près de 300 disparus. Et le bilan ne cesse de s’alourdir.En novembre 2015, un autre barrage, que la compagnie détenait en copropriété avec l'Anglo-Australien BHP, avait également cédé à Mariana, à 120 km de là, faisant 19 morts. Un bilan moins lourd au niveau humain, mais un désastre environnemental, avec la contamination du fleuve Rio Doce, un des plus importants du pays, sur plus de 650 km et deux Etats brésiliens, jusqu'à l'océan. Ironie grinçante de l’histoire, le nom complet de la compagnie minière brésilienne est Companhia Vale do Rio Doce (Compagnie Vallée de la Douce Rivière) faisant référence au fleuve Rio Doce, berceau minier du groupe brésilien.
En Nouvelle-Calédonie aussi
Fondée en 1942, Vale était au départ une entreprise publique opérant dans l'Etat de Minas Gerais, où se trouvent les mines de Brumadinho et de Mariana. Presque aussi grand que la France, cet Etat du sud-est du Brésil est doté, comme son nom l'indique ("mines générales"), d'un sol extrêmement riche en minerais, et a connu son essor, et une grande prospérité, avec l'extraction d'or au XVIIIe siècle. Privatisée en 1997 par le gouvernement de centre-droit de Fernando Henrique Cardoso, Vale pèse aujourd'hui 78 milliards de dollars, ce qui en fait la troisième compagnie minière au monde, après BHP et Rio Tinto, deux groupes anglo-australiens. En 2017, la compagnie avait affiché une production record de 366,5 millions de tonnes de minerai de fer, majoritairement exporté vers la Chine. Vale possède également des mines de nickel, dont la grande usine hydrométallurgique du Sud en Nouvelle-Calédonie sur le site minier de Goro (2010), et des mines géantes de cuivre et autres métaux destinés à la transition énergétique.Une société minière éthique ?
Avec 76.500 employés, la compagnie est présente dans 30 pays et ses activités se sont diversifiées au cours des années, avec des centrales hydro-électriques, ainsi que des chemins de fer et des ports pour acheminer sa production. Sur son site internet, Vale affiche sa "passion pour les gens et pour la planète", avec pour valeur fondamentale: "la vie en premier lieu". Ce sont ses valeurs, celle d’une entreprise du "Sud" par opposition aux multinationales du "Nord", que la compagnie minière a mise en avant pour faire aboutir son projet de grande usine de nickel en Nouvelle-Calédonie. Vendredi, après la catastrophe, cette image de "société minière respectueuse de l’environnement" a de nouveau volé en éclats. Lundi, les actions du groupe Vale ont plongé de 20% à l'ouverture de la Bourse de Sao Paulo, avant de stabiliser la perte autour de 17%. Même tendance à New-York et à Londres.Quand il a pris ses fonctions, en 2017, le PDG de Vale Fabio Schvartsman a déclaré que l'entreprise aurait pour mot d'ordre: "plus jamais Mariana". "Vale a été inconséquent et incompétent. On pensait qu'ils (les dirigeants) auraient tiré des leçons de Mariana, mais trois ans après, c'est notre ville qui est meurtrie", s'est insurgé dimanche Avimar de Melo, maire de Brumadinho. Les revenus de sa commune dépendent quasi exclusivement de l'activité minière, qui emploie en outre une grande partie de la population de 39.000 habitants ; Sur place, les secours poursuivent leurs recherches pour retrouver les centaines de disparus du drame de Brumadinho. L’arrivée de 130 militaires israéliens sur le site de la catastrophe minière va permettre d’intensifier les recherches des disparus dans l’immense étendue de boue et de désolation.Les populations traumatisées vivent au son de sirènes avertissant du risque de rupture d'un autre barrage minier, alerte ensuite levée, jusqu'à présent.