En Australie, à Brisbane, dans le Queensland, des étudiants étrangers arnaqués par une agence de placement international. L'agence s'appelle « Tu Futuro en Australia », ton futur en Australie.
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Tu Futuro s'adresse aux jeunes, principalement sud-américains, qui cherchent à vivre une année à l'étranger. Parmi ses services, elle propose de les aider à obtenir un visa, à trouver du travail ou encore à payer les frais de scolarité et de logement. Depuis quelques temps, le bureau de Brisbane ne répond plus, laissant les futurs étudiants, sans nouvelles et sans un sou. C'est le cas de Gabrielle Pinha. Professeure d'anglais, la jeune fille de 23 ans a versé 4 000 $ à « Tu Futuro » l'année dernière pour payer son hébergement et ses cours au Shafston International College. Mais Gabrielle a réalisé que rien n'avait été payé.
"Tout ce que j'ai épargné a été investi dans ce rêve pour que je puisse me développer dans mon domaine et gagner plus d'expérience », a-t-elle dit. « Je vis avec mes parents, parce que je voulais économiser pour mon voyage, mais c'est une somme que j'aurais pu utiliser comme caution pour un appartement pour pouvoir vivre seule », a expliqué la Brésilienne.
Selon des sources dans le secteur qui veulent conserver leur anonymat de peur que cela affecte leur réputation, ils seraient environ 100 Sud-Américains à avoir perdus entre 500 000 et 1 million de dollars, victimes de « Tu Futuro ».
L'Ombudsman des étudiants étrangers, la personnalité indépendante chargée d'examiner les plaintes des citoyens contre l'Administration, a déclaré avoir reçu plus de 40 plaintes contre « Tu Futuro ». Il a expliqué qu'il travaillait avec des organismes gouvernementaux pour faire en sorte d'aider les étudiants.
De son côté, Valmor Morais, consul du Brésil à Brisbane, a demandé une enquête et une indemnisation pour les victimes. Mais il y a peu de chance que les étudiants revoient un jour la couleur de leur argent.
Bien que les universités cotisent à un régime d'assurance, le système ne couvre cependant pas les victimes à l'étranger. Comme l'explique, Phil Honeywood, le directeur général de l'Association internationale de l'éducation en Australie (AIEA).
« S'ils sont basés à l'étranger, ils devraient vraiment exposer le problème aux autorités locales parce que l'Australie n'a pas de pouvoir juridique dans ces différents pays", a- t-il dit. Cependant, nos ambassades ont rapidement réagi pour mettre les étudiants en garde au sujet de cette agence d'éducation en particulier et de ne pas se mettre en relation avec elle. S'ils (NDLR : les étudiants) sont déjà en Australie, ils sont couverts par notre système de protection officielle. »
Selon Phil Honeywood, l'éducation internationale rapporte à l'Australie chaque année environ 20 milliards de dollars et attire un demi-million d'étudiants étrangers. Il ajoute que chaque année, il y a deux ou trois cas similaires impliquant des agences.
« Cette année, nous voulons obliger chaque institution de formation qui demande de l'argent pour enseigner aux étudiants internationaux de s'inscrire et de signer ce qui s'appellera le Premier code de déontologie d'Australie, a annoncé Phil Honeywood.
ABC a essayé de contacter « Tu Futuro » pour une interview, mais l'agence n'a pas répondu aux appels.