BTP: le gouvernement table sur au moins 55 milliards de commandes l'an prochain

Philippe Germain a présenté ce mardi le calendrier des chantiers 2019.
C’est un joli cadeau que le gouvernement calédonien voudrait mettre sous le sapin du BTP: au moins 55 milliards de francs de commandes possibles en 2019, «et probablement au-dessus de 80 milliards». Alors que le secteur manifeste ce mercredi à Nouméa, l'exécutif a déroulé tout un calendrier.
Ce mercredi, à partir de 8 heures, un défilé casqué est attendu au centre-ville de Nouméa. Des travailleurs du bâtiment et des travaux publics qui ont l'intention de montrer leur inquiétude devant le gouvernement, le Congrès et le haussariat. A la veille de cette mobilisation, l'exécutif calédonien a présenté le calendrier des chantiers prévus en 2019. 
 

Commande publique et parapublique

Selon sa cellule BTP, le montant de la commande publique et parapublique susceptible de démarrer au 1er janvier 2019 s'établit au moins à 55,5 milliards de francs. Quelques exemples pêle-mêle:
- l'extension du Musée de la Nouvelle-Calédonie;
- les aérodromes de Koné et de Lifou;
- la rénovation de la bibliothèque Bernheim;
- la prison de Koné;
- deux agences OPT;
- le terminal croisière de la gare maritime;
- la fin du chantier Néobus;
- la réfection de la toiture à la salle omnisports de l’Anse-Vata;
- les logements sociaux à construire ou à rénover...
 
Esquisse de la future voie du Néobus à l'entrée de Montravel.
 

Rassurer

Sans compter les investissements des villes du Grand Nouméa, des municipalités du Nord et des communes des îles. De quoi préserver les emplois du secteur et rassurer une filière qui craint pour sa survie, espère Philippe Germain. «On a 55 milliards de commandes publiques, décrit le président du gouvernement: 28 milliards liés aux logements sociaux, 27 milliards liés aux collectivités calédoniennes. On a un certain nombre, ensuite, de dossiers privés, qui ont été annoncés et qui sont prêts à démarrer. Et on a les soutiens fiscaux à l'acquisition de logements pour les Calédoniens.»
Ecoutez ses explications recueillies par William Kromwel et René Molé.
©nouvellecaledonie
 

«L'enveloppe nécessaire»

«Là, on est dans l'enveloppe nécessaire au secteur du bâtiment, ajoute-t-il, puisqu'il y a encore beaucoup de chantiers privés qui ne sont pas recensés. Partir sur une année où on sera probablement au-dessus de 80 milliards devrait être une bonne année. J'espère que ça va rassurer les acteurs du BTP.»
 

La bonne nouvelle de la Sic

Illustration: au-delà du référendum qui a mis des projets entre parenthèse, la Société immobilière de Nouvelle-Calédonie a profité d’un concours de circonstances. Elle annonce plus de 600 logements à construire, contre 110 l'an dernier. «Sur la résidence universitaire de Koutio, la bonne nouvelle, c'est que comme elle était liée au projet du MK2, et que le MK2 vient d'obtenir la défiscalisation, on devrait être en mesure de la lancer très prochainement», explique Julie Doiteau, la directrice générale adjointe de la SIC. «Et sur le Carré Rolland, on attend le bouclage du financement, lié notamment à la défiscalisation.»
 
Une esquisse de l'énorme projet du Carré Rolland, attendu au cœur de Nouméa.
 

Tableau de bord

Pour finir de convaincre les sceptiques, le gouvernement annonce la mise en place d’un tableau de bord. Avec la liste de tous les chantiers, leur date d’ouverture, les appels d’offre et le montant précis des commandes. Le bâtiment et les travaux publics, c'est 900 entreprises, 6800 salariés et environ 7000 travailleurs indépendants.