Les prix des matières premières de la construction ont déjà augmenté au 1er trimestre de cette année 2021. Une hausse qui se poursuit. Conséquence pour les entreprises du BTP : des devis qui flambent, et des menaces de fermeture à venir. Le syndicat des importateurs, prévient que si rien n'est fait, le secteur sera en difficulté.
"Pour les chantiers en cours, c’est compliqué"
Le financement de son prochain chantier est problématique pour Manuel Henri, le gérant d’une société de construction. En effet les devis ont été signés avant que le prix du bois ne flambe.
" Il y a une grosse relance économique mondiale aux Etats-Unis, en Asie, en Europe aussi. Et du coup, il n’y a plus de matières premières et les prix s’envolent" explique le gérant de la société de construction bois HMC. "Pour les chantiers en cours, c’est compliqué, donc on espère que nos clients seront compréhensifs et pourront pallier cette hausse de prix, sinon on ne pourra pas mener à bien le chantier".
Une forte demande et des prix qui flambent
Le bois n’est pas le seul produit touché par la hausse des prix. L’acier, le cuivre, le plastique subissent également des augmentations. En cause, la désorganisation des marchés mondiaux de matières premières, due notamment à la pandémie actuelle.
"Si on prend l’acier par exemple, il y a des moyens de production qui ont été arrêtés, des usines arrêtées. Aujourd’hui, elles sont en train de démarrer" explique Didier Vernay, directeur du site de SCET bois et fer. "Dans le même temps, les chantiers rouvrent partout, donc ça veut dire qu’il y a une grosse demande et cette grosse demande crée un souci puisqu’aujourd’hui, on n’a pas la capacité de production en place. Par exemple, si vous venez acheter un profilé, vous avez déjà 30% d’augmentation. Sur les decks en bois, vous avez du 20% d’augmentation déjà d’affiché".
Les importateurs demandent des mesures d’aide
Selon les importateurs, une amélioration pour l’acier se profile pour la fin de l’année. Mais pour le bois, la pénurie risque de durer encore jusqu’en 2022. Pour amortir ces augmentations, le syndicat des importateurs demandent que des mesures soient mises en place rapidement :
"L’arrêt des pénalités de retard sur certains chantiers puisque ça, ça va être aussi un problème pour ces entreprises. Une partie de l’aide au fret qui est en cours, mais voilà..." explique Laurent Vircondelet, président du syndicat des importateurs de Nouvelle-Calédonie. "On se félicite qu’il y ait un nouveau gouvernement depuis 24 heures, donc en espérant qu’ils vont vite prendre ce dossier en main".
Autre difficulté, les normes appliquées en Calédonie sont européennes, et ne permettent pas l’importation de bois venu d’Amérique ou d’Asie. Reste le bois local, dont la production est encore insuffisante pour répondre à la demande.
Le reportage de Brigitte Whaap et Philippe Kuntzmann