Baisse des commandes publiques, pénuries de chantiers...Sonia Backès a reçu mardi les acteurs du BTP afin d'établir un état des lieux du secteur. Une politique d'investissement dynamique a été mise en place mais les pertes se situent toujours entre 4 et 5 milliards suite à la crise sanitaire.
François Le Bris est chef d'entreprise, il est aujourd'hui très inquiet. En l'espace de trois ans, son entreprise de plomberie et sanitaire a perdu 50% de son chiffre d'affaire. Résultat : il a dû se séparer de la moitié de son personnel, qui est passé de 20 à 10 salariés.
D'une entreprise très structurée, on est passé à une entreprise qui est beaucoup plus difficile à gérer. Il faut être à la fois au four et au moulin, il faut s'occuper de toutes les phases de chantier des travaux. On ne délègue rien et on est du matin au soir en activité, pour un résultat qui est deux fois moins que ce qu'il était.
Les petites structures à la peine
Si les baisses d'activité font partie de la vie normale d'une entreprise, cette fois-ci, la crise est durable et touche l'ensemble des professionnels du secteur, qui se disputent les rares chantiers. Premières victimes : les petites structures. "Les grosses entreprises répondent sur des petits marchés qui sont plutôt destinés à des petites entreprises. On se retrouve en concurrence sur des opérations sur lesquelles il n'y avait pas de concurrence avant", raconte Stéphane Luttringer, gérant d'entreprise.
Trouver des solutions
En 2020, les entreprises du BTP représentaient 35% des liquidations judiciaires, et le secteur est passé de 10 000 emplois en 2016 à 7000 aujourd'hui. Seules solutions pour freiner cette hémorragie : accélérer les autorisations administratives pour les quelques projets en stand-by, comme la marina de Nouré, et relancer les appels d'offres, quitte à trouver des financements extérieurs. "On comprend bien que les caisses de la Calédonie sont malheureusement vides et qu'il va falloir se mobiliser pour aller chercher l'argent ailleurs", indique Silvio Pontoni, président de la Fédération calédonienne du BTP.
A défaut de soutien de la part des institutions, prévient la fédération, la mort du bâtiment et des travaux publics est annoncée avant la fin de l'année.
Le reportage de Caroline Antic-Martin et Gaël Detcheverry: