Vers un encadrement des métiers du bâtiment

Une nouvelle réglementation pour la qualification des métiers du BTP entrera en vigueur le 1er octobre prochain. Elle est instaurée par le gouvernement, dans le cadre du référentiel de la construction sur le territoire et concerne quarante-quatre activités.
Les conditions d’accès aux métiers du bâtiment seront désormais mieux encadrées. À partir du 1er octobre 2020, les nouveaux artisans ou créateurs d’entreprises devront justifier leurs compétences. Deux possibilités s’offrent à eux : présenter un diplôme de certification niveau 3, de type CAP ou BEP, ou bien justifier d’une expérience professionnelle d’au moins trois ans, en lien avec l’activité exercée.

Objectif de cette réglementation : valoriser le savoir-faire des travailleurs du bâtiment.
 

On est sur des marchés qui peuvent être saturés, avec une concurrence acerbe, pas facile à vivre pour les entreprises. On est aussi parfois dans des situations abusives de sous-traitance, c’est le cas des faux patentés en Nouvelle-Calédonie. Avec des entreprises aussi qui pratiquent des prix sur le marché qui ne sont pas toujours adaptés. On constatait également qu’il y avait de la difficulté pour les entreprises, à recruter de la main d’œuvre qualifiée - Laure Le Gall, directrice de la communication à la chambre des métiers et de l’artisanat.


Entreprises artisanales

En Nouvelle-Calédonie, 80 % des entreprises de la filière BTP sont artisanales. Cette réglementation concerne également les professionnels qui exercent déjà, mais uniquement s’ils souhaitent modifier leur activité.

Grégory Hnaissilin est artisan diplômé depuis plus d’un an. Il se dit satisfait de ces nouvelles procédures. 
 

Sur les bâtiments, on voit beaucoup de malfaçons donc tout cela va permettre d’épurer ces malfaçons, qui donnent une mauvaise image de l’artisan. Ce qui fait que les clients préfèrent se tourner vers de grandes entreprises. Il y a de la concurrence, malgré tout. Ils cassent les prix et nous lorsqu’on passe derrière, on est obligés de rattraper les défauts et auprès du client, il faut justifier de pourquoi cela coûte plus cher - Grégory Hnaissilin, artisan 


44 activités concernées

90 % des entreprises artisanales du bâtiment sont donc concernées par cette réglementation. La liste est exhaustive. Dans le gros œuvre, on retrouve entre autres les maçons, couvreurs, charpentiers et menuisiers ou encore les plombiers, électriciens et les carreleurs, ainsi que les métiers dits de « finition ». Au total, 44 activités entrent dans les nouvelles dispositions.

« La chambre des métiers ouvre des sections d’apprentissage et des sections de formations professionnelles diplômantes, en fonction de la demande. Si la demande est là, la CMA saura prendre les mesures nécessaires pour offrir des solutions », poursuit Laure Le Gall.

En 2018, la CMA a mené une étude auprès des artisans du bâtiment inscrits au répertoire des métiers. Résultat : 17 % d’entre eux serait concerné par ces nouvelles dispositions. 

Le reportage de Lizzie Carboni et Nicolas Fasquel :
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