Deux jeunes hommes déférés au parquet ce samedi, en vue d'être jugés mardi 14 juin en comparution immédiate. C’est ce qu’on apprend ce vendredi soir par communiqué du procureur, un jour et demi après le feu qui a détruit un cabinet médical de Koumac. Un incendie qui a choqué la population de l’Extrême-Nord et trouvé un large écho à l’échelle du pays. D’autant plus dans une période, non seulement de pénurie en professionnels de santé, mais aussi de campagne électorale.
Selon les informations transmises par Yves Dupas, un troisième individu mis en cause dans ce sinistre a fait l’objet d’un mandat de recherche. "Actuellement identifié et recherché", il devrait lui aussi être poursuivi en comparution immédiate. Avec cette précision : "Les faits reprochés font encourir une peine de dix ans d’emprisonnement."
Des images éloquentes
Revenons sur ces faits : vers 3h20 du matin jeudi 9 juin, le centre opérationnel de la gendarmerie reçoit un appel signalant un incendie en cours dans le cabinet médical du docteur Forcin, généraliste installé de longue date à Koumac. Très largement partagées sur les réseaux sociaux, les images du feu faites par une internaute qui passait par là donnent une idée de sa virulence. Après constatations, la piste criminelle est privilégiée, "une fenêtre ayant été forcée et un bureau, renversé. En outre", rappelle le procureur, "au cours de la même nuit", plusieurs personnes s'introduisent dans l'Office municipal des sports. Les locaux sont dégradés à coups de bombes de peinture, des vêtements de sport sont dérobés.
Bombe de peinture
Et voilà que vers 9 heures, les deux jeunes hommes évoqués en début d'article sont contrôlés par les gendarmes dans le village. Agés d'une vingtaine d'années, "fortement alcoolisés", ils ont avec eux une bombe de peinture qui correspond aux tags relevés à l'OMS. "Au cours de leur garde à vue, relate Yves Dupas, l’un des mis en cause [a reconnu] sa participation aux faits d’incendie du cabinet médical, avec son briquet, en précisant qu’il avait agi avec deux comparses, qui, comme lui, avaient fouillé le local professionnel et voulu l’incendier. Le second mis en cause [a admis] s’être introduit dans le local professionnel pour le fouiller mais il [a reporté] la responsabilité de l’incendie sur le premier, détenteur du briquet."
Soutien
Cette enquête est diligentée par les gendarmes de Koumac, avec assistance de la brigade de recherches de Koné et la cellule d’identification criminelle de Nouméa. A noter, également, ce communiqué reçu dans la journée par le Syndicat des médecins libéraux. Le SML dit "sa profonde indignation", "sa sincère solidarité envers son confrère" et "alerte sur le risque de désertification médicale en Brousse, accentuée par les agressions et les dégradations des conditions de travail des médecins en Nouvelle-Calédonie".