Ouémo le 16 mars, le Mont-Dore deux jours plus tard, Nouville le 22 mars… L’atterrage du Gondwana-2 et du Picot-2 est lancé et va se poursuivre jusqu’à atteindre Suva, la capitale fidjienne, d’ici la fin du mois d’avril. Un ouf de soulagement pour l’Office qui, dès la mise en service de Gondwana-1 en 2008, a évoqué le projet d’un deuxième câble international pour, entre autres, sécuriser les liaisons. Quelques points à retenir de cet entretien.
Sécuriser et développer
Tonga a vécu deux coupures ces dernières années, en 2019 puis début 2022. Un archipel alors coupé du monde… Un spectre qui s’éloigne maintenant à grands pas, pour le territoire. "On l’a échappé belle, reconnaît Philippe Gervolino, mais nous avons moins de risques sismiques, donc nous n’étions pas dans les mêmes conditions de risques." Au-delà de la sécurisation du Caillou, les câbles ont également l’ambition "d’apporter le très haut débit sur un certain nombre de zones comme Yaté, l’Île des Pins". C’est bien l’arrivée du câble qui permet d’envisager le déploiement de la fibre dans ces îles et communes jusqu’alors reliées par faisceau hertzien. Sans oublier l’ancrage de la Nouvelle-Calédonie dans son environnement océanien par le choix de se relier à Fidji.
La fibre avance
Depuis 2015, l’OPT remplace petit à petit le réseau cuivre par un réseau fibre optique. "Le chantier, c’est de déployer 100 000 accès fibre sur toute la Calédonie sur 10 à 12 ans. Fin 2022, on aura déployé 80 000 accès." Reste aux abonnés à faire la démarche de raccordement. Avec 1 000 clients raccordés par mois, l'OPT devrait atteindre 40 000 clients connectés à la fibre optique d’ici la fin de l’année. Le tout en parallèle du déploiement de la 4G puis de la 5G. "D’ici 2025, nous allons expérimenter la 5G et nous allons certainement la déployer en fin de période de ce plan [stratégique 2025]."
Sur les épaules des télécommunications
Les câbles demandent 4,5 milliards de francs (en partie en fonds propres). La couverture mobile / 4G à étendre appelle 30 millions pour chacun des 150 sites mobiles supplémentaires, nécessaires pour passer de 95 à 98 % de la population calédonienne couverte. Le postal et les services financiers, eux, sont déficitaires… Alors, comment faire ? "Le plan stratégique qui vient d’être validé jusqu’en 2025 confirme le modèle économique que l’on a aujourd’hui : le seul métier des télécoms, qui est aujourd’hui en monopole, est confirmé de manière à dégager les ressources nécessaires au financement des services publics, que sont le postal et les services financiers." Des missions de services publics qui reposent donc désormais exclusivement sur les épaules des télécommunications.
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.