Des Cagous aux Mondiaux de surf ski

Benjamin Legavre à l'entraînement avant les Mondiaux de surfski à Quiberon.
Son nom fleure bon la montagne et l’hiver, mais il n’en est rien : le surf ski, c’est sur l’eau. Avant les Mondiaux de Quiberon cette semaine, découverte d'une discipline confidentielle sur le territoire, et pourtant représentée par une sélection calédonienne.

Un surf ski, c'est quoi ?


Semblable à un kayak, il mesure 6,7 mètres de long et pèse environ 10 kilos. Un support étroit, tout en carbone, que l'on dirige à l'aide d'une pagaie incurvée et modulable. En fonction des conditions - downwind (vent dans le dos) ou flat (plan d'eau calme) - on peut la réduire ou l'allonger pour plus de confort de course.
 

" Les gestes de navigation sont plus aériens, sollicitent davantage les épaules, et demandent plus de fréquence de rame qu'au va'a. En terme de vitesse, c'est l'embarcation à pagaie ou rame la plus rapide. Un cale-pieds avec des pédales sont disposées à l'intérieur. Reliées à un gouvernail situé en dessous du surf ski, elles permettent de se diriger dans la houle, d'aller chercher le meilleur pic de vague pour prendre de la vitesse. On a également un autovideur pour évacuer l'eau qui glisse le long de l'embarcation pendant la course et éviter que le cockpit où l'on est installé ne prenne trop de poids". Benjamin Legavre, sélectionné pour les Mondiaux de surf ski

Des pédales dirigent un gouvernail situé sous l'embarcation.

 

Trouver l'équilibre


Léger et sans balancier, il n'est pas évident à manoeuvrer. Tout est question de préparation physique et de position. Il faut rester le plus droit possible et trouver la cadence de gestes qui contribue à l'équilibre, une fois lancé sur l'eau. 
 

" On essaye de gainer au maximum le haut du corps, les abdominaux, pour garder une assise plate sur l'eau, avoir le sur ski vraiment à l'horizontal. L'équilibre vient aussi avec les coups de pagaie placés dans l'eau. En cas de soucis, on vient faire un appui, mais ça part du tronc, bien droit, pour aller chercher loin devant. Le tout, c'est se reposer dans le surf. Il y a des coups de pression à mettre, le but est quand même de passer, de sauter les vagues pour aller le plus vite possible. Il faut jauger, accélérer quand il y a des ouvertures ou rester calé dans la vague en attendant l'opportunité. Aller chercher de droite à gauche, jouer dans les vagues, pour garder une vitesse constante " Benjamin Legavre

 
Les mouvements de rame sont plus aériens au surf ski.


Les Mondiaux avec quatre Cagous


Une pratique qui passionne un autre membre de la sélection calédonienne : Philippe Lepoul. L'ancien kayakiste d’eaux vives aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, s’est laissé séduire par le surf ski. Après le Portugal et Tahiti, il connaîtra cette semaine ses troisièmes mondiaux en vétéran. 
En Open, Alban et Titouan Puyo représenteront le Caillou, ainsi que Benjamin Legavre pour une première à ce niveau à 28 ans.
En fonction des conditions, la compétition se déroulera entre mercredi et vendredi à Quiberon dans le Morbihan, sur 20 à 25 kilomètres.
 
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