Les caisses de la Nouvelle-Calédonie sont-elles vides ?

Les finances de la Nouvelle-Calédonie sont dans le rouge. Depuis 2012 et les premiers signes de la crise, l'annonce est récurrente. Cette fois, le nouvel exécutif dénonce un trou de 6 milliards par rapport au budget prévisionnel adopté fin 2018. Particulièrement visé,  l'ancien gouvernement Germain.
Le 28 décembre dernier,  le Congrès adoptait le budget prévisionnel 2019 par 38 voix contre 13.  Cet ensemble de trois budgets d’un montant quelque 250 milliards de francs CFP était bâti sur des recettes présumées et une tendance économique espérée.
 

Reprise de la croissance pour les uns

Optimiste, le gouvernement s’autorisait même un budget de répartition à la hausse de +4,3 %.
« Il s'agit juste de constater de manière fine et précise qu’il y a une reprise de la croissance, et cette reprise, forcément, va se traduire dans des recettes qui sont elles issues de l’activité économique » expliquait ce jour-là Philippe Dunoyer pour Calédonie Ensemble. 
 

Manque de sincérité des comptes pour les autres

L’opposition unie des Républicains évoquait elle un manque de sincérité.
« La question de la sincérité des comptes publics se pose » déclarait Thierry Santa.
« Il est insincère et maquille la réalité. La réalité, c’est qu’au bout de quatre ans de mandature Germain, la Calédonie est en récession économique, les recettes fiscales ne seront pas au rendez-vous en 2019 » regrettait de son côté Philippe Blaise.
 

Des caisses vides ?

Huit mois plus tard, l’opposition d’alors est au pouvoir et le crie bien haut : les caisses seraient vides. 
Christopher Gygès et Yoann Lecourieux, respectivement en charge au gouvernement de l’économie, des mesures de relance et de la fiscalité pour l’un, du budget et des finances pour l‘autre,  dénoncent un déficit abyssal. En gros il manquerait six milliards pour boucler le budget. 
En cause, le rendement de la TGC et une croissance économique qui n’était pas au niveau espéré. 
Pire les instituts et autres agences spécialisées tablent sur du 0 à 1%. Prévisible ou pas, l’ancien président du gouvernement assume mais refusera de s’exprimer davantage sur le sujet. Tout comme nos deux lanceurs d’alerte rattrapés par l’esprit de collégialité.
D’ailleurs n’est-ce pas une pratique courante que de reprocher aux gouvernements précédents leur gestion catastrophique comme le soulignait Philippe Dunoyer en décembre dernier : « La Nouvelle-Calédonie avait hérité fin 2015 d’un déficit de 4,7 milliards de francs CFP. » ?
Le point avec Bernard Lassauce et Patrick Nicar 
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