Caledoclean veut faire payer les pollueurs

Une décharge sauvage aux abords de la mise à l'eau de Gadji, à Païta.
L'association Caledoclean participait vendredi à une opération de nettoyage de la mise à l’eau de Gadji, à Païta. Depuis dix ans que le collectif intervient dans la zone, son constat est sans appel : rien ne change. Les déchets sont toujours aussi nombreux. Elle appelle à davantage de répression.

Depuis la création de Caledoclean, en 2012, les membres de l'association ont récolté plus de 1 000 tonnes de déchets à travers le pays, dont 80 tonnes rien qu'en 2023. Après plus de onze ans de ramassage de déchets et de prévention auprès des citoyens, rien n'a changé selon Thibaut Bizien, le cofondateur et chargé de mission de l'association, et même la situation s'aggraverait.

"Onze ans après, toujours autant d'ordures dans la nature"

"Onze ans après la création de notre association qui a ramassé, je le précise, 1 000 tonnes de déchets, ça signifie 1 million de kg de déchets quand même, insiste le jeune homme. On a onze ans de légitimité d'action qui viennent justifier ce constat : il y a toujours autant d'ordures dans la nature. On ramasse toujours autant de déchets sur les plages, sur les îlots, dans les mangroves, dans les squats, dans les quartiers, dans les tribus... Tout notre environnement, qu'il soit urbain ou rural, est concerné. Plus la densité de population est forte et plus y a un impact déchets."

Combat sans fin

Le combat semble sans fin. Et après toutes ces années de lutte, la seule solution, selon Thibaut Bizien, serait la mise en œuvre de lois strictes et surtout d'amendes pour réprimer la pollution sauvage.

Les limites de la sensibilisation

"Quand on a monté notre association et qu'on disait qu'il fallait mettre des amendes, on nous répondait que la sensibilisation fonctionnait, qu'il y avait de plus en plus d'aménagements, de filières, des déchetteries, des points d'apport volontaire... Ce qui est vrai, d'ailleurs, tout ça a été fait, reconnaît le militant. Mais aujourd'hui, la réalité, c'est qu'il y a toujours autant d'ordures dans la nature parce que, malheureusement, les gens qui nuisent à l'environnement continueront, tant qu'ils ne s'exposeront pas à une répression forte par l'amende."

Si on n'est pas capable d'être propre et de respecter un minimum notre environnement, ça va être compliqué de bâtir quoi que ce soit. On ne peut pas construire un projet de pays sur une déchetterie.

Thibaut Bizien, cofondateur de Calédoclean

Le cofondateur de Caledoclean insiste sur la nécessité de mettre en œuvre une législation et des outils de répression : "Si on n'est pas capable d'être propre et de respecter un minimum notre environnement, ça va être compliqué de bâtir quoi que ce soit. On ne peut pas construire un projet de pays sur une déchetterie."

Des milliers de bénévoles

Caledoclean s'appuie sur un réseau d'environ 3 000 bénévoles par an. En plus de ses actions de ramassage de déchets, l'association participe régulièrement à des opérations de plantation. Depuis sa création elle a mis en terre près de 100 000 arbres.