Calédoniens ailleurs : Ambrosia Teamboueon, histoire d’une fonceuse

Calédoniens ailleurs : Ambrosia Teamboueon, histoire d’une fonceuse
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Ambrosia Teamboueon, étudiante en master.
Ne jamais lâcher. Se donner les moyens. Atteindre ses objectifs coûte que coûte. Ambrosia a un mental de battante. Une vraie fonceuse qui n’a jamais baissé les bras. En congé formation de KNS pour obtenir un master en métropole, la jeune maman continue sur la voie de la réussite.

Alors adolescente, la Calédonienne se fait une promesse : celle d’obtenir un jour un master. Déterminée mais ne sachant pas trop quoi faire de son avenir à l’époque, la Kanak suit les pas de sa sœur et obtient un BEP carrières sanitaires et sociales. « J’avais envie d’aller dans des choses plus concrètes. » Si rapidement Ambrosia constate que cette voie n’est pas pour elle – « je me suis ennuyée » -, elle poursuit néanmoins sa formation en acquérant la qualification d’aide à domicile. A 18 ans, la jeune femme originaire de Belep opère un changement majeur et intègre le lycée agricole de Pouembout. « J’avais vraiment envie de faire autre chose et de quitter le cocon familial. » Ambrosia passe un bac pro services en espace rural. Un domaine dans lequel elle se sent plus à l’aise. « Cela touche plusieurs branches, culturelle, sociale et commerciale. On aide les gens à développer leur économie en milieu rural. L’aspect commercial m’a particulièrement plu. » Diplômée en 2006, l’étudiante poursuit sa formation avec un BTS services en espace rural en Seine-et-Marne (région parisienne).
 
Ambrosia effectue son master à l'université de Rennes

Alors que la Kanak enchaîne avec une licence en développement local à Toulouse, elle est contrainte de rentrer en Nouvelle-Calédonie pour raisons personnelles. Ce retour au pays est loin d’être un frein pour Ambrosia. Elle qui a toujours été entreprenante, qui a toujours été de l’avant « a l’habitude d’aller jusqu’au bout de ses projets. » « Je ne pouvais pas en rester là. » Elle reprend à l’UNC une licence pro commerce, achat et logistique. Une formation qui convient en tout point à la Calédonienne. Si dans un premier temps, ces choix d’études découlaient d’une volonté de travailler dans le service à la personne, c’est dorénavant au cœur d’une entreprise qu’Ambrosia veut montrer l’étendue de ses capacités. « Avec cette licence pro, je pouvais prétendre à un poste d’acheteur. Gérer un portefeuille d’achat où l’on négocie des prix est quelque chose de très challengeant. » Qualifiée en 2011, la jeune femme enchaine un stage puis un CDD chez Enercal. Mais Ambrosia n’est pas près de s’arrêter en si bon chemin. Elle entame en parallèle les démarches pour apprendre l’anglais. « Dans mon métier, il était essentiel que je parle bien la langue. » L’année suivante, elle s’envole pour Auckland en famille d’accueil. Elle revient un an plus tard, un certificat en logistique 100% kiwi dans sa poche et un contrat de travail chez Koniambo Nickel. « Je voulais vivre dans le Nord et j’avais regardé les offres d’emploi depuis la Nouvelle-Zélande. » En 2013, elle débute chez KNS en tant qu’approvisionneur. « En gros, quand la commande est passée, on s’assure de son bon suivi. »
 
La Calédonienne est en métropole avec son compagnon et son fils

Surtout Ambrosia va rapidement grimper les échelons. Elle devient acheteuse (en local et international) puis superviseur magasin. « J’aime être challengée. » La Calédonienne qui a soif de réussite demande alors à KNS de pouvoir réaliser son objectif de toujours : obtenir un master. Après accord de son employeur et via le réseau Cadres Avenir, Ambrosia part en 2018 avec son compagnon et son fils pour Rennes pour intégrer un master de gestion de production, de logistique et achats« La reprise d’études fut difficile au départ. Je n’avais pas les mêmes problématiques que les autres étudiants. J’ai mis trois mois à trouver un rythme de ‘maman-étudiante’. » Si sa première année se passe finalement sans accro, sa seconde est perturbée par la crise sanitaire. « J’ai réussi à trouver un stage dans une entreprise spécialisée dans la détection infrarouge à Renage dans l’Isère. A cause du confinement, il a débuté en mai et se termine en novembre. » C’est non sans une certaine fierté qu’Ambrosia rentrera ensuite au pays avec sa famille. « Je suis fière de mon parcours. Fière de ce que je vais transmettre à mon petit garçon. »

par ambre@lefeivre.com