Depuis mai 2024, les navettes entre Nouméa au Vallon-Dore permettent aux habitants du Mont-Dore Sud d’éviter les blocages imprévisibles de la RP1, à Saint-Louis. Mais aujourd’hui, leur avenir est compromis. Avec un coût élevé pour la province Sud et une fréquentation en baisse, l’arrêt du service semble inévitable, sauf sursaut des pouvoirs publics.
Un service temporaire en sursis
Avec la réouverture de la route et l’arrêt des subventions de l’État, la province Sud envisage d’arrêter ce service. La fréquentation est passée de 300 passagers par jour la semaine dernière à 130 cette semaine.
Quand on sera en dessous d’un seuil d’usagers, on arrêtera ce service. Au-delà des compétences de la province, ce n’est pas notre rôle, mais une réponse à une urgence.
Nicolas Pannier, secrétaire général de la Province Sud
Ce dispositif coûte environ 25 millions de francs CFP par mois à la province Sud. Une charge devenue difficilement soutenable, alors que la fréquentation baisse et que le contexte d’urgence initial a évolué.
Des habitants préoccupés
Pour les habitants du Mont-Dore, ces navettes sont bien plus qu’une simple alternative. Laurencia Weniewa, qui les utilise quotidiennement, se dit démunie face à leur possible suppression : "je ne possède pas de voiture, et il n’y a pas de car qui va jusqu’à Nouméa. Si les navettes s’arrêtent, je ne sais pas quoi faire."
Bien que la RP1 ait rouvert, les passages à Saint-Louis restent peu fiables. Les verrous, censés s’ouvrir à 6h, accusent régulièrement des retards. "Hier encore, ils ont ouvert à 6h40. Les gens arrivent en retard au travail", déplore Florent Perrin, président de l'association Citoyen mondorien. Il plaide pour le maintien des navettes, même en service réduit.
Beaucoup d’habitants vivent dans des zones isolées et sans autre moyen de transport. Les navettes permettaient à ceux qui travaillent à Nouméa d’être à l’heure. C’est essentiel pour conserver un emploi.
Florent Perrin, président de l'association Citoyen mondorien
Quelles solutions pour l’avenir ?
Pour répondre à la situation, la province Sud travaille sur des alternatives à long terme :
- La sécurisation de la RP1, par des travaux à hauteur de Saint-Louis.
- La construction d’un viaduc, pour contourner la zone sensible.
- Un service de ferry, qui transporterait également des véhicules.
Toutefois, ces projets nécessitent du temps et des moyens financiers importants, sans répondre aux besoins immédiats des habitants.
La province Sud devrait prendre une décision dans les prochaines semaines. En attendant, les habitants du Vallon-Dore espèrent un sursis pour ce service, devenu vital pour leurs déplacements.
À voir ou à revoir le reportage de Caroline Antic-Martin et Christian Favennec.