Crise en Nouvelle-Calédonie : les verrous sur la route de Saint-Louis, au Mont-Dore, sont en partie ouverts

Gendarmes mobiles postés au "verrou" installé sur la RP1, à la Coulée, au Sud du Mont-Dore.
Depuis fin juillet, pour garantir la sécurité des automobilistes, un dispositif de verrous interdisait la traversée de Saint-Louis, au Mont-Dore, par des barrages de gendarmerie côté Saint-Michel et côté La Coulée. Mais ce samedi 5 octobre, la réouverture du tronçon de route provinciale est annoncée, en tout cas de 6 heures à 9 heures puis de 15 heures à 18 heures. Selon l'arrêté sur lequel elle s'appuie, ces horaires sont valables jusqu'au vendredi 18 octobre.

Pendant près de cinq mois, la traversée de Saint-Louis a été déconseillée puis carrément impossible. Mais ce samedi 5 octobre, la réouverture de la route provinciale qui se profilait depuis plusieurs jours, sur fond de redditions et de déblaiements, se concrétise enfin. Le haut-commissariat annonce qu’elle pourra désormais être empruntée de 6 heures à 9 heures et de 15 heures à 18 heures. Du moins pour l’instant.

Le temps des vacances scolaires ?

Comme un test le temps des vacances scolaires, pour s’assurer que la sécurité des automobilistes est bel et bien garantie. Le nouvel arrêté qui encadre le dispositif de verrous indique en effet que cette ouverture partielle est valable jusqu'au vendredi 18 octobre inclus. 

Barrages de gendarmerie

Concrètement, ça veut dire que les deux verrous de Saint-Louis sont en partie levés. Des barrages impressionnants de gendarmerie qui barrent la RP1 depuis fin juillet, côté Saint-Michel et côté La Coulée, ne laissant passer que les habitants à pied ou des véhicules d’urgence de type ambulances. Le dispositif a été installé pour répondre à l’insécurité sur cette portion de route qui a été entravée dès la mi-mai et le début de la crise institutionnelle.

Un point chaud des émeutes

De quoi parle-t-on ? De barrages et d'obstacles (400 carcasses de véhicules ont été déblayées), de car-jackings à répétition (65 selon le haussariat, dont 34 avec usage ou menace d'une arme), de centaines de tirs d’armes à feu sur les gendarmes (au moins 313), des incendies qui ont détruit l'église et plusieurs autres bâtiments religieux historiques… La mission et la tribu ont concentré un point chaud de contestation et d’affrontements, au point de conduire à la mort de trois habitants, par les forces de l’ordre, le 10 juillet puis dans la nuit du 18 au 19 septembre. Un gendarme mobile a par ailleurs été tué à proximité, à La Coulée, le 15 mai.

Quand le "verrou" de gendarmerie situé à La Coulée, dans le Sud du Mont-Dore, est fermé.

Des habitants du Mont-Dore et de Yaté comme coupés du monde

Alors que les troubles devenaient moins nombreux à travers la Nouvelle-Calédonie et que la situation s’avérait de plus en plus sous contrôle, le secteur de Saint-Louis s’est imposé comme un symbole des émeutes et de leurs conséquences sur le quotidien des Calédoniens. Car depuis ces cinq mois, le Sud est devenu une île, isolée par voie terrestre. Seul un ballet de navettes maritimes et de barges permet aux habitants du Mont-Dore qui vivent au-delà de Saint-Louis et à ceux de Yaté de rejoindre le reste de la Grande terre.

Cette impasse a entraîné d’innombrables conséquences, parfois très graves, en termes d’approvisionnement, d’accès aux soins, d’emploi, de vie économique ou de scolarisation. Une situation inextricable qui a nui également à la population de Saint-Louis. Au recensement de 2019, le nombre d’habitants au-delà de Saint-Michel était estimé à environ quatorze mille personnes.

Le verrou Nord du dispositif est situé entre le Thabor, à Saint-Michel, et la mission de Saint-Louis.