Après trois mois de navettes maritimes entre le Mont-Dore et Nouméa, des mesures se profilent pour faciliter le quotidien des usagers

Le lundi 19 août à 7h45, par mauvais temps, des centaines de personnes attendent une navette maritime à l'embarcadère du Vallon-Dore.
Trois mois après le début des troubles en Calédonie et la mise en place des navettes maritimes entre le Sud du Mont-Dore et Nouméa, des milliers d'habitants vivent au rythme de ce dispositif qui permet un semblant de vie normale et la circulation des personnes. Les Mondoriens et les collectivités concernées attendent la réouverture de la route dans la traversée de Saint-Louis. Pour tenter de compenser, de nouvelles mesures sont attendues dans les prochains jours, afin de sécuriser les embarcadères et d'améliorer les conditions d'attente.

Rentrée scolaire après deux semaines de vacances. Ce lundi 19 août, les élèves reviennent à la maternelle Les Dauphins et à l'école primaire du Vallon-Dore. De quoi ramener des véhicules supplémentaires, à hauteur du wharf qui continue à réceptionner les navettes maritimes de secours.

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Malgré les efforts, des conditions encore laborieuses

Après trois mois, le dispositif d'urgence s'ajuste peu à peu pour répondre aux besoins des Mondoriens bloqués par la fermeture de la route provinciale à hauteur de Saint-Louis. Et des travailleurs extérieurs à la partie Sud qui viennent chaque jour prendre leur emploi de ce côté. Malgré les efforts conséquents des collectivités, des prestataires et des associations, les conditions demeurent laborieuses, pour les usagers : ce matin encore, à 7h45, alors que le Mary D accostait avec ses 130 places, on pouvait compter bien plus de passagers.

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Longue file d'attente par temps pluvieux

Une foule d'usagers de tous âges contrainte de patienter par un temps pluvieux, sans abri autre que celui où se prennent les tickets et sans confort. Le tout en composant avec le ballet des navires qui ravitaillent le secteur. Cinquième adjoint au maire du Mont-Dore, Olivier Berthelot s'en montre bien conscient. "Désormais, il faut entrer dans une autre phase, qui est d’essayer d’accompagner au mieux les conditions d’attente et de circulation de nos administrés", a-t-il expliqué au micro de William Lecren. 

"Deux points chauds"

Depuis plus de deux semaines, des réunions hebdomadaires ont lieu entre la province Sud, la mairie et l'État, qui les accompagne désormais dans la prise en charge des navettes et des barges. Une trentaine de mesures ont été identifiées, explique Olivier Berthelot. "Il y a deux points chauds : le wharf du Vallon-Dore et Moselle", c'est-à-dire la marina de Port-Moselle d'où partent et arrivent les navettes à Nouméa - Mary D princess (130 places), Coral palms (96 places), Offrods (24 places) et sept taxi-boats avec une capacité allant d'une dizaine à une douzaine de places. "Boulari [est] le troisième point, mais moins affecté par la surutilisation des lieux."

L'attente des navettes maritimes sous la pluie à Port-Boulari, le lundi 19 août au matin.

Vers des tentes ?

En quoi consisteraient ces mesures ? "Ça peut passer par des tentes pour protéger nos administrés par rapport à la pluie", un geste très souvent demandé par les utilisateurs. "Mais aussi la mise en place d'une billétique, par le biais de réservations. Ce qui va éviter à nos administrés de venir dès trois heures du matin au wharf du Vallon-Dore." Comme de nombreux travailleurs n'hésitent pas à le faire, chaque jour.

Ballet à terre et en mer

Autre dimension, les problématiques de sécurité, face au ballet des navires côté mer et des véhicules côté terre. "Le wharf du Vallon-Dore, c'est quotidiennement des centaines de voitures qui sont positionnées, avec des risques d'accident. Des surutilisations du ponton, donc des risques de chute…", énumère l'élu. "On a des navires qui transportent du fret. On se retrouve fréquemment avec des transpalettes qui passent au milieu des files d'attente. C'est aussi toute la partie des navettes privées", ces personnes qui proposent leur service de transport en plus du dispositif officiel.

Gérer au mieux les différents flux

Sans oublier les barges qui se consacrent désormais au transport de voitures, que des habitants déplacent sur Nouméa ou ramènent dans la partie Sud. "Il faut vraiment gérer ces différents flux pour éviter qu'il n'y ait un accident."

Il y aura de nouvelles dispositions destinées à faciliter l'accès aux navettes maritimes. Mais aussi pour gérer la sécurité des sites.

Olivier Berthelot, adjoint au maire du Mont-Dore

À noter ensuite cette mesure qui va arriver dans un deuxième temps : la réservation, en ligne ou par téléphone. Selon le site de la province, le dispositif des navettes maritimes représente 300 rotations et 3 800 passagers par jour, pour un coût quotidien de cinq millions CFP.

Une barge de ravitaillement accostée au Vallon-Dore, le 15 août 2024.