"On va essayer de maintenir l'aide à nos populations, mais on ne pourra pas le faire sans prendre de mesures difficiles. Les choix seront compliqués", alerte Nadeige Faivre, vice-présidente de la province Nord (Uni). Un cri d'alarme après la perte de 5 milliards de francs de recette fiscale en 2024. "On est dans une situation que l'on n'a jamais connue depuis la provincialisation", ajoute l'élue.
Les élus vont tenter de préserver les services et les prestations à la population. Malgré la crise, la collectivité maintient son plan pluriannuel d'investissement. Plusieurs secteurs seront touchés par cette baisse de budget. "Nous recherchons des économies sur notre masse salariale, sur notre fonctionnement de manière drastique. Nous allons contrôler de manière accrue l'aide médicale gratuite, qui est un gros poste budgétaire", précise Nadeige Faivre.
"On est encore plus dépendant de l'Etat"
Aucune surprise pour les autres groupes politiques de l'assemblée, ces coupes importantes étaient attendues. "Depuis quelques mois, ces alertes étaient annoncées dans les différentes institutions. Notre principal souci est le service aux populations. Nous aimerions aussi qu'il y ait un focus sur la jeunesse, car c'est notre jeunesse qui s'est soulevée le 13 mai", annonce Henriette Hmae, élue provinciale UC-FLNKS.
Pour le groupe Agissons pour le Nord, Wilfrid Weiss espère que le budget sera suffisant sur toute l'année pour le maintien des aides sociales. "La province va essayer de préserver ces services publics. La question, c'est pendant combien de temps on va pouvoir maintenir ces aides [...] Avec ce qui s'est passé, les finances de la Nouvelle-Calédonie et de toutes les collectivités sont en péril. On est encore plus dépendant de l'Etat, car on attend de savoir si l'Etat va prêter de l'argent à la Nouvelle-Calédonie", souligne l'élu provincial également maire de Koumac.
"Nous n'avons pas de visibilité"
Il est encore difficile de se projeter pour la majorité provinciale, 2025 sera un véritable casse-tête. "Nous n'avons pas de visibilité de la part de la Nouvelle-Calédonie, ni de la part de l'Etat. Les indicateurs sont alarmants. Si on n'a pas de visibilité dans quelques mois, pour 2026, on n'a pas idée de ce que ça va représenter", conclut Nadeige Faivre. Le vote du budget primitif est prévu le 12 mars.