Calédoniens ailleurs : Anthony Fitamant, la bienveillance en partage

Calédoniens ailleurs : Anthony Fitamant, la bienveillance en partage
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Études, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure hors du Caillou ? Cette semaine, Anthony Fitamant, rééducateur dans un EHPAD.
 
« L’humanité qu’il y a en Nouvelle-Calédonie, je l’ai retrouvée dans mon métier. »  De son pays d’adoption, Anthony a conservé des valeurs fortes : le respect des aînés, la simplicité, le partage. Des principes qu’il applique au quotidien, lui qui est professeur d’activités physiques adaptés en EHPAD. Des fondements qui lui permettent de continuer de faire sourire ses résidents en ces temps de pandémie de coronavirus.

De l’île de son enfance, le Calédonien d’origine bretonne puise une douce bienveillance. « J’ai toujours voulu aider les autres, donner de ma personne. » De son passé de grand sportif, Anthony fait preuve d’un dynamisme communicatif. « J’ai nagé pendant des années au CNC, j’ai fait de l’athlétisme et j’ai fait du foot avec l’AS Magenta avec qui j’ai gagné les championnats de Calédonie plusieurs fois. » Après son bac S obtenu en 2012, il se décide à faire des études de sport à Brest. Dès sa licence, il se spécialise en rééducation et entraînement, toujours dans l’idée de venir en aide aux autres. En master, l’étudiant allie son amour du sport à ses envies de partage. « J’ai fait deux masters. Un sur l’expertise -performance -intervention, une formation plus axée sur le métier de préparateur physique. Un autre sur l’activité physique adaptée – santé- handicap et rééducation.» Diplômé en 2017 avec mention, c’est dans ce second domaine qu’il débute sa carrière en Bretagne.
 
Anthony proposait avec son 1er métier des séances de sport pour enfants et handicapés

Le rééducateur intègre l’association Acti’v Sport basée à Concarneau, qui propose des activités physiques adaptées pour tous (personnes âgées, en situation de handicap, atteintes de maladie chronique…). « J’ai pu mettre en place des séances de pré et post chirurgie bariatique, des séances pour les patients atteints du cancer du pancréas où nous avons travaillé le mental, des cours de langue des signes pour les enfants (le jeune homme a appris la langue pendant sa formation ndlr) … » Un métier qui satisfait pleinement Anthony. Un déménagement plus tard, le voici dans le sud de la France. Il trouve un poste à l’hôpital de Tarbes puis à l’hôpital de Lourdes en tant que rééducateur où il exerce au sein de l’EHPAD de l’établissement. « J’y ai atterri un peu par hasard car pendant ma formation, je n’avais pas eu accès à la gériatrie. » Très vite, Anthony prend goût à ce nouvel aspect de son métier découvert il y a près de deux ans. Et son envie de s’investir s’est encore plus accrue avec la crise sanitaire qui touche le pays. Depuis le début du mois de mai, Anthony et les équipes de l’EHPAD mettent en scène les résidents dans des vidéos parodiques hilarantes. « L’idée nous est venue car nous voulions donner de l’enthousiasme, du positif sur une population souvent décrite comme mourante.  Nous voulions déconstruire les préjugés sur les EHPAD. »
 
Anthony et ses collègues ont relevé le défi de faire des vidéos parodiques avec les résidents de leur EHPAD pendant le confinement

L’envie était également de conserver le lien entre les résidents et leurs familles. Car très tôt l’établissement dans lequel Anthony officie, a pris des mesures drastiques pour empêcher la propagation du virus. « On a eu la chance de n’avoir aucun cas de Covid-19. Mais nous avons constaté des syndromes de glissement dus à l’isolement. C’est pour cela qu’on a essayé de mettre de la vie dans l’EHPAD. Je pense que l’on peut être fier de nous, fier de nos collègues soignants. » Pari réussi en tout cas pour les vidéos.  Les premières, inspirées des challenges en vogue sur les réseaux sociaux comme le #OhananaChallenge ou le #SNCFChallenge, ont récolté des dizaines de milliers de vues et de commentaires positifs. De quoi motivés encore plus résidents et personnel. Et de quoi donner à Anthony l’envie d’aller plus loin. « Dès que je peux, je reviendrais en Nouvelle-Calédonie. J’aimerais mettre mes compétences de rééducateur au service du pays. »  
 
Un exemple de vidéo : le #SNCFChallenge
 
Second exemple de vidéo : le #Ohananachallenge


par ambre@lefeivre.com