Calédoniens ailleurs : Aurélie Pandosy, une aventure familiale inattendue

Calédoniens ailleurs : Aurélie Pandosy, une aventure familiale inattendue
Nombre de nos compatriotes font le choix de quitter la Nouvelle-Calédonie. Etudes, recherche d’emploi, envie d’ailleurs, les raisons sont multiples. Mais qui sont ces Calédoniens qui tentent l’aventure ailleurs ? Cette semaine, Aurélie Pandosy, installée au Canada. 
 
Il est de ces rencontres qui changent une vie : au détour d’un regard, à la croisée d’une rue, sur un lieu de travail. Ce fut le cas d’Aurélie. Tombée amoureuse d’un collègue, la jeune femme décide de le suivre au Canada. Débute alors pour nos deux Calédoniens une aventure professionnelle et familiale aussi belle qu’inattendue. 

2011, Aurélie, fraîchement titulaire d’un bac ES, décide de se lancer dans la vie active. Si elle a bien pensé à faire ses études au Québec, la jeune bachelière s’en dissuade vite. « J’avais peur de partir et pas envie de quitter ma famille. » Elle est alors embauchée dans une quincaillerie. Rapidement, elle y rencontre Rodrick. Le jeune homme travaille en attendant son départ pour le Canada pour y effectuer un Diplôme d’Etudes Collégiales (DEC) en mécanique industrielle. Les amoureux promettent de s’attendre et le Calédonien s’envole pour le froid québécois en 2013. Quatre mois plus tard, Aurélie change d’avis. « Il me manquait et puis je me suis dit que si je partais, je ne serai pas seule. Je ne me voyais pas aussi restée à la quincaillerie toute ma vie. » Elle qui a toujours aimé les sciences se renseigne sur les formations proposées par les CEGEP. « J’ai choisi de faire un DEC en technologies minérales car je sais que ça peut m’ouvrir des pistes au pays. » 
 
Sa rencontre avec Rodrick a motiveéAurélie à le suivre au Québec faire ses études

Août 2014, Aurélie rejoint Rodrick à Sept-Îles. L’étudiante s’acclimate vite à sa nouvelle vie, soutenue par son conjoint, la petite communauté de Calédoniens déjà installée dans la ville et l’équipe du CEGEP. Venue par ses propres moyens, la jeune femme jongle entre ses cours et des petits boulots. Un rythme soutenu qui ne va se calmer lorsque le couple apprend l’année suivante qu’ils vont être parents. « Ce n’était pas du tout prévu mais on s’est organisé. » La jeune femme poursuit son cursus et va en cours jusqu’au dernier moment. Quand leur petit garçon, Noah, naît en avril 2016, Aurélie a validé une année et demie de cours (le cursus dure trois ans ndlr.) Après quelques mois passés auprès de son bébé, Aurélie fait sa rentrée en août de la même année, présente sur tous les fronts. La jeune maman finit sa deuxième année, débute ses cours de troisième année et enchaîne les petits boulots pour subvenir aux besoins de la famille. Rodrick, de son côté, termine sa formation et se lance sur le marché du travail. 
 
La Calédonienne n’a jamais dévié de ses objectifs jonglant entre ses cours au CEGEP et des petits boulots

2017, Aurélie qui est en troisième année, s’est spécialisée en exploitation. En décembre, elle apprend qu’elle va être de nouveau maman. Là encore, cette arrivée n’avait été planifiée. Le choc passé, la Calédonienne ne perd pas de vue ses objectifs. Enceinte de 32 semaines, elle effectue son stage de fin d’études sur le terrain. Son diplôme en poche, elle accouche d’une petite Adaline en août 2018. Alors qu’elle avait décidé de rester plus longtemps auprès de sa fille cette fois-ci, Aurélie est rattrapée par sa vie professionnelle. Une entreprise spécialisée dans le traitement de minerais lui propose de la rejoindre en février 2019. La jeune femme accepte, une opportunité qui est "un vrai plus sur son CV ». S’ouvre alors pour Aurélie et Rodrick un nouveau pan de leur vie familiale. La Calédonienne travaille sur base à la mine du lac Bloom enchaînant 14 jours de travail puis 14 jours de repos. Un rythme intense mais qui n’effraie les jeunes parents. « C’était dur mais on s’est toujours entre-aidé. On était très organisé et quand j’étais là, j’essayais de faire un maximum. » Son investissement porte ses fruits. Aurélie vient de prendre un nouveau poste – le 15 juillet dernier – chez Arcelor Mittal comme technicienne de laboratoire. Là encore,  le rythme est dense mais Aurélie s’y retrouve.  « Je travaille trois jours puis ai deux jours de repos. Mon shift dure douze heures et j’ai des quarts de nuit. J’aime mon métier, j’aime ce côté manuel. » Cinq ans après avoir quitté la Nouvelle-Calédonie, Aurélie ne regrette rien de ses choix de vie, bien au contraire. « S’il n’y avait pas eu Rodrick, je ne serais pas partie. J’ai décidé de le suivre par amour mais ça m’a aussi donné le petit coup de pouce qui me manquait. » 
 
Le couple a trouvé son rythme au Canada avec ses 2 enfants


par ambre@lefeivre.com